"Tiens ? Mais que se passe-t-il ?", ai-je pensé à l’écoute des premières notes. Je m’étais habitué aux mélodies poppy de ces Suédois, et surtout à leur tube "Young Folks" (sur leur précédent album, Writer’s block).
Je m’attendais donc, un peu facilement, à des pop-songs et je fus fort dépourvu à l’écoute de titres plus ou moins expérimentaux tirant vers le post-rock ou la musique de film, sans schéma classique couplet/refrain. De-ci de-là, quelques récits de personnages à priori suédois se posent délicatement sur des sonorités éthérées.
Deux choses sont frappantes : On entend quasiment aucun chant et l’alliage d’instruments totalement différents est omniprésent. Et plus ils sont différents, plus Peter Bjorn and John les associent : Mandoline, guitare disto, saxophone, piano et divers samples composent par exemple le premier morceau "Inland Empire". Le titre suivant, "Say something" est basé sur un steeldrum qui sera rejoint par un piano électrique. On pourra ensuite noter dans les autres morceaux l’apparition de cabassas, sifflets humains ou non, xylophones, harmonicas, flûtes des andes (non, je ne déconne pas)…
Alors, déstockage massif au Stars-Music de Stockholm? A priori, non. Il s'agirait simplement d'une véritable envie d'expérimentation. On n'en est pas encore à la musique postmoderne, mais prendre le risque de s'éloigner de leur couleur pop est un pari osé. J'aurais pensé que les PB&J suivraient leur ligne éditoriale, mais à priori ils s'en fichent et font ce qui leur plait.
Certaines compositions sont sombres et élaborées : pianos enregistrés comme s'ils étaient joués au fond d'une vieille salle de danse (un peu à la Young Team de Mogwaï) ; envolées d’instruments à vents et à cordes entremêlés (pouvant rappeler du Sigur Ros), parfois surplombées de longues tirades ou dialogues semblant extraits de films suédois...
Pour définir Seaside Rock, j’oserais employer ce terme générique de rayonnage peu évocateur : musique d’ambiance. Mais une musique d’ambiance confinant à une sorte de voyage scandinave presque lynchien, frôlant parfois du Magyar Posse, mais en moins intéressant à mon goût (oui, c’est bien le troisième groupe de post-rock que je cite ; c’est voulu). J’ajouterais que certaines parties simplettes de steeldrum joué comme sur une playa de Trinidad, peuvent agacer. Mais globalement cet album reste agréable à écouter, surtout en ce qui concerne les titres les plus post-rock, donc. |