Aussi incroyable que cela puisse paraître, en quelques mois, Islands a fini par devenir persona non grata sur la platine du salon. La faute à un Arm’s Way tout à fait décevant et à une prestation sympathique mais sans plus au Point Ephémère en début d’année.
Pour beaucoup, Islands représente avant tout le prolongement de feu les Unicorns. Et il faut bien se l’avouer, la voie suivie actuellement par le seul Nick Diamond s’éloigne passablement des élucubrations des jeunes licornes. Pourtant cette soirée sera celle de la réconciliation avec les canadiens. En réaction aux effroyables Alphabeat ? Oui … mais pas uniquement. Car autant le disque donne dans le lourdingue (ces violons épuisants), autant sur scène, le côté rentre dedans – un peu vulgaire quand même ? oui c’est vrai vulgaire – des nouveaux titres fonctionne à plein tube ; les premiers rangs s’enchevêtrant gaiement dans un pogo jubilatoire.
"The Arm", "Pieces of You"… la majorité de Arm’s Way se voit passée à la moulinette. Avant un final en apothéose sur "Swans", l’épique ouverture de Return To The Sea. Difficile d’imaginer meilleure conclusion à cette drôle de soirée. Sans réelle cohérence.
MAMAN, VIENT ME CHERCHER !!! En effet, il avait auparavant fallu survivre à Alphabeat. Impensable voici encore cinq ans, les années 80 subissent depuis quelques temps un retour en grâce assez inespéré. Et paradoxalement souvent justifié. Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort. Malheureusement il semble qu’un palier supplémentaire ait été franchi depuis peu. Dans cette réhabilitation systématique à outrance. Quitte à flirter avec le mauvais goût caractérisé.
Composé de six musiciens originaires du Danemark, Alphabeat donne dans le revival pop eighties. Comprendre : over kitsch. Et bien trop premier degré pour être crédible. Inutile de chercher midi à quatorze heures, la chanteuse est Madonna et son acolyte Jimmy Sommerville (physiquement et vocalement). Les accoutrements et les coupes de garçons coiffeurs des autres membres complètent une panoplie déjà lourde. Mention spéciale à la paire d’oreillettes mise à disposition de chacun. L’enfer rien de moins. Il est cependant hautement probable que cette bande se rappelle sans tarder à notre bon souvenir étant donné les émules au sein du public. Terrifiant.
La soirée avait pourtant élégamment débuté avec Uniform Motion Pictures. Collectif d’artistes alliant musique et art visuel. Sympathique musicalement – sans pour autant être franchement inspirée –, la performance du trio valait surtout pour les illustrations live projetées à l’arrière de la scène. Sans parler des désopilants messages d’entre morceaux. Une sympathique curiosité. |