L'Envers du Fil est un nouveau rendez-vous sur Froggy's Delight, réécoutez l'intégralité de la première émission en cliquant ici.
Une émission de radio ! Décidément, ils sont déments !
Et oui ! Une première fois n'est pas coutume, Le Fil accueillait Radio Dio dans ses locaux pour cette soirée novatrice en terme de musique sur la région stéphanoise. L'Envers du Fil ne se réclame pas seulement du fait d'être un Taratata avec plein de musiciens "bien de chez nous" dedans, et du public autour ; mais assume bel et bien la responsabilité d'être une vitrine permettant à la "Nouvelle scène forezienne"* d'émerger aux esprits et esgourdes du plus grand nombre.
(*marre qu'on nous colle des étiquettes un peu de partout. Moi désormais, je mets des gommettes !)
Vous voulez savoir comment tout cela s'est passé ? Et ben, je m'en viens vous le raconter, tiens !
Comme toutes les émissions radiophoniques se déroulant en direct et pour ne pas déroger à la tradition quasiment ancestrale, tout commença avec cinq bonnes minutes de retard ! Ceci dit, lancement du générique (habillage pour ceux qui n'ont pas l'image) et présentation du déroulement de la soirée par l'animateur préposé à la mission ce soir-là : Bob de Radio Dio.
Le premier groupe à venir nous jouer quelques notes se nomme B R OAD WAY. Trio formé d'un musicien "monté" sur claviers et platines, ainsi que de deux guitaristes accoustiques dont l'un est chanteur. Et quel chanteur ! Une voix chaleureuse, et juste éraillée comme il le faut.
Dès le premier morceau, les deux "gratteux" nous dévoilent leur jeu : mélodies simples et entraînantes sublimées par des solos "gravés" tout en finesse sur les chansons. Ils utilisent des "pédales à boucles" comme je les appelle. Vous savez, vous jouez une boucle ou deux d'une suite d'accords, vous l'enregistrez en même temps et ensuite, vous pouvez rejouer par dessus l'enregistrement précédent. Ainsi, un guitariste peut, à l'oreille, vous faire croire qu'il est beaucoup plus nombreux que tout seul. Bref, tout cela apporte beaucoup de volume aux partitions lorsque c'est maîtrisé et ce fut le cas concernant ce groupe.
Et je songe, tout en les écoutant, que certaines notes ont la couleur d'une musique celtique, du genre "irlandaise festive". Ou peut-être est-ce le fait que les paroles soient suggérées dans la langue de Shakespeare ? (Rien à voir avec Britney !)
Juste avant d'entamer le deuxième morceau, les trois amis sont rejoints par le Quatuor Pli. Quatuor à cordes (violons, violoncelles) expérimental ayant pour principe d'improviser des sons et sonorités étranges et ainsi, installer une ambiance musicale plus "dérangeante".
Les deux formations se connaissent bien. Voici en effet plusieurs mois qu'ils travaillent ensemble sur un projet commun (concert le 14 novembre prochain, même heure, même endroit, pour écouter le résultat ! Ah ah !). A l'écoute de ce qu'ils nous offrent tous ensemble, on comprend la recherche d'ambiguïté musicale. Comme s'ils souhaitaient rendre leurs mélodies intouchables mais accessibles, fascinantes de paradoxes, mais tellement indescriptibles (et moi qui suis censé retranscrire !).
Tantôt nous sont proposés des bruits s'approchant de claquements de portes et donnant la sensation de se trouver dans une vieille maison pleine de courants d'air, tantôt les harmonies redeviennent limpides, aquatiques.
On a l'impression de se retrouver au beau milieu d'une conversation entre dauphins ! (Oui, ça fait "flipper"... le dauphin !).
C'est d'ailleurs à ce moment précis que j'ai pris réellement conscience qu'il ne sert à rien de pisser dans un violon, mais que mis à part cette activité-ci, on pouvait pratiquement tout réalisé avec cet instrument ! En tous cas, j'ai personnellement beaucoup aimé ce mélange, cette spontanéité et cette fraîcheur.
On se sent privilégié à écouter ainsi des ondes ne nous paraissant pas déjà connues, déjà entendues.
Et puis, comme il s'agissait d'une émission de radio, il y eut des entretiens avec les groupes afin que l'on connaisse l'actualité des artistes présentés, et que les techniciens puissent changer de plateaux.
Je passerai néanmoins sur ces blablas-là, estimant que je vous en impose déjà suffisamment moi-même ! Mais laissez-moi donc vous citer les formations également présentes lors de cette soirée...
Nous vîmes et écoutâmes Gagadilo, groupe nous réjouissant d'un mélange de reggae jamaïcain, de ska et de musique originaire des Balkans.
Et c'est bien vrai qu'on a, en écoutant certains passages, la sensation qu'ils sortent tout droit d'un film de Kusturica, les furieux ! (Les flingues, l'alcool et les animaux en moins !) C'est festif, créatif (ils composent) et récréatif.
Et, si je voulais jouer au perfectionniste, j'ajouterai simplement qu'il manquait peut-être une ou deux voix afin de parfaire leur prestation.
Mais je ne joue jamais au perfectionniste, non ! Je le suis, tout simplement ! (et en toute humilité, bien entendu !)
A leur suite, ce fut la formation électro-rock de Jerri qui prit place sur scène.
Grosse débauche d'énergie de la part du chanteur qui va crescendo au fil des morceaux, et finit généralement par hurler plus qu'il ne chante, mais le tout reste maîtrisé et la performance n'en est pas moins émouvante.
"Pouce en l'air" également pour L'Armée des Ombres ! Ce duo nous livre des textes en français dans le genre "Prends ça dans ta gueule !",dérangeants ou dérangés, on explore les méandres obscures de la pensée et de la conscience humaine.
Une description et une critique de notre société telle qu'elle est devenue : froide, mécanique, et dans laquelle l'Homme n'est plus qu'une machine à dépenser, et non à penser. En bref, je ne ferai rien pour être réformé de cette armée-là (fallait bien qu'ça arrive un jour ! ).
Enfin, et pour complèter la liste des musiciens ayant orchestré cette soirée, nous vîmes Mickey pointer le bout de son nez. Sans Minnie, ni Dingo, ni même Donald (hihi ! Elle était facile, je sais). Non, en définitive et avec certitude, on peut, sans trop se tromper, avancer le fait que Mick est tout seul ! Et, à l'entendre lors de "l'interrogatoire" suivant sa performance, on comprend très clairement que la page Mickey 3D est tournée pour de bon.
Alors, je ne vais pas vous mentir et vous confier un de mes secrets : je suis un inconditionnel admirateur de tout ce qu'a pu écrire et composer ce gars-là, et ce depuis l'album Mistigri Torture. Par conséquent, si vous voulez une critique objective, tournez la tête ! Regardez ailleurs, mais ne lisez pas ce qui suit !
En effet, les textes et l'attitude ne trichent pas. On se retrouve plongé dans un bain de réalité pessimiste, et l'on ne sait trop par quel tour de magie, on en sourit. Et plus tard, on en rit !
Et puis zut ! Je n'arriverai pas à en parler plus que cela. Ecoutez, et vous comprendrez (un nouvel album est en préparation, sortie prévue au printemps prochain).
Ecoutez et, s'il vous plaît, repensez à toutes les critiques musicales dans lesquelles vous avez pu lire les lamentations mesquines de ces pseudo-journalistes qui nous rebattent les oreilles en regrettant que depuis Brel, Brassens et consorts, il n'y ai plus de "vrais" auteurs-compositeurs. Oui, écoutez bien ses paroles et la diversité des thèmes abordés, et moquez-vous à votre guise de tous ces "nostalgiques chroniques" (précision : j'apprécie beaucoup le travail des "anciens" nommé ci-dessus, mais il ne faut pas "fouetter mémé avec des orties et du verre pilé", tout de même !).
Voilà ! Encore une belle et dense programmation pour une seule et même soirée !
Ne voyez aucune forme d'ostracisme dans mes propos. Mais, en me retournant sur cet échantillon de musique "100% Nouvelle scène forezienne" qui nous fut proposé, j'aurai tendance à me dire qu'il faudrait sérieusement que je pense à revoir la taille de mes gommettes à la hausse, à l'avenir...
Tant mieux ! |