Mercredi 12 novembre, soirée d’ouverture du festival des Inrocks 2008. Pour ce premier soir, la programmation est presque cohérente.
En effet, trois des quatre groupes qui doivent se produire devant un Olympia archi comble font partie de la grande famille folk. Le quatrième, MGMT, fera office de trublion électro-rock.
Assez clairement, deux camps se partagent ce soir la salle mythique du boulevard des Capucines, les folkeux et les MGMTeux.
Les premiers à se jeter sur scène ce soir sont les Coming Soon. Peut-être avez-vous entendu parler d’eux ces derniers temps, et ce serait bien normal.
Originaires de Haute-Savoie, les 6 (4 garçons, 2 filles) n’ont pas attendu d’avoir des rides pour se mettre à la (bonne) musique. Le plus jeune a aujourd’hui 15 ans et l’ancêtre du groupe, lui a… 26 ans.
Talentueux, ils n’ont pas non plus tardé à se faire remarquer par la scène internationale antifolk… Stanley Brinks aka André Herman Dune, Jeff Lewis, Kimya Dawson, Angelo Spencer ont déjà partagé la scène avec les anneciens.
Ce soir, c’est une découverte (en tout cas scénique) pour la quasi totalité de la salle. Chapeau de cowboy vissé sur la tête, le chanteur fait office de chef de famille (c’est lui l’ancêtre).
Leur folk joyeux et familial (le groupe est constitué de fratries) fait recette. La salle découvre avec le sourire leurs compositions rafraîchissantes qui ne sont pas sans rappeler cette même fraîcheur qui se dégageait des Moldy Peaches. Une vraie réjouissance qui fait l’unanimité.
Petit interlude devant les rideaux de l’Olympia. C’est Josh Tillman me dit-on à l’oreille. En fait, le jeune homme qui fait courageusement face à une foule déconcentrée, n’est autre que le batteur des Fleet Foxes.
Dans un brouhaha tout à fait gênant, Tillman se lance, seul avec sa guitare dans ses quelques compositions folks. Une voix superbe, des compositions simples. Un charme qui aurait tout à fait pu prendre s’il s’était plutôt produit dans une petite salle plus intime.
Enchaînement logique, les garçons de Seattle, Fleet Foxes prennent la suite. Leur dernière prestation parisienne remonte à mai dernier à la Flèche d’Or. C’est vous dire le pas franchi en quelques mois. Leur show est donc très attendu. Curiosité de les voir dans une salle aussi grande. Que donnera ici leur pop folk médiéval ?
Les garçons ne sourient pas franchement, voire tirent la tronche. Mettons ça sur le compte de la fatigue, le groupe ne s’arrêtant plus de tourner depuis des mois. Leurs hymnes et surtout le chant de Robin Pecknold foutent comme prévu les frissons habituels. Celui-ci se fendra même d’un morceau totalement acoustique. Micro et guitare débranché.
Malgré tout, j’ai le sentiment d’une prestation fatiguée et d’un public pas entièrement réceptif. Légère déception donc pour Fleet Foxes même si c’est toujours un immense plaisir d’entendre en live des titres aussi magnifiques que "White Winter Hymnal", "Mykonos" ou encore "English House".
L’autre grande révélation folk de cette année, Alela Diane arrive sur scène.
La cheyenne est accompagnée ce soir de son papa à la guitare, d’un joueur de banjo, d’une choriste et d’un batteur. Sa prestation ne sera donc pas en solo ce soir, choix judicieux pour un Olympia.
Mariée Sioux, sa fidèle amie viendra également pousser la chansonnette sur quelques titres. La voix suave de la californienne et ses compositions envoûtantes captivent la salle.
La jeune femme nous fera découvrir quelques nouveaux morceaux et nous jettera un ultime sort avec son "Pirate Gospel".
Après un dernier entracte, les très attendus MGMT se font accueillir par les hurlements des jeunes groupies du premier rang.
Pour leur performance scénique, le duo se fait accompagner par 3 autres musiciens. Le quintet se lance alors dans une intro très électrique. Surprenant, sur scène l’électro, contrairement à l’album, n’occupe plus la première place. Surprenant aussi, leur attitude. Ayant la fabuleuse opportunité d’être au plus près des gaillards pour prendre quelques clichés, je remarque aisément leur mine blasée. Comme Fleet Foxes, en auraient-ils plein les bottes de tourner autant ?
Les petits génies new-yorkais enchaînent les titres sans grande conviction et la salle à l’air de le ressentir. On dirait bien qu’MGMT a un mal fou à reproduire pleinement sur scène, le complexe et génial, Oracular Spectacular. Certains grands tubes fonctionnent effectivement plus ou moins bien en live. Alors que "Electric Feel" s’épanouit complètement dans cette configuration, le tubesque "Time To Pretend" perd de sa majesté.
Il faut dire que le chant d’Andrew VanWyngarden est plutôt approximatif. Mais la salle, acquise à leur cause, ne les laissera pas tomber pour autant. Les applaudissements et les hurlements restent fournis jusqu’au rappel, avec un "Kids" qui finira de ravir la foule. |