Comédie
de Valère Novarina, mise en scène de Thomas Quillardet,
avec Oliver Achard, Aurélien Chaussade, Maloue Fourdrinier,
Christophe Garcia, Julie Kpéré, Claire Lapeyre-Mazerat
et Sacha Gattino pour la partition musicale.
Les jeunes compagnies Mugiscué
et Jakart se sont emparées
avec talent et énergie de la langue novarienne pour proposer
"Le Repas" dispensé
sous la houlette ludique, burlesque et métaphysique de
Thomas Quillardet qui structure un
spectacle choral et polyphonique.
Elles accueillent le public pour une étrange cérémonie
qui ressortit autant au tohu bohu qu'à "l'apocalypse
joyeuse", une ultime et orgiaque cène pour se gaver
de mots et manger le monde et pour refaire, selon les paroles
de Valère Novarina, "l'expérience enfantine
de l'incompréhensibilité du langage".
Energiquement emmenés par Claire
Lapeyre-Mazerat, et accompagnés d'un univers sonore
et musical composé et exécuté par Sacha
Gattino, les comédiens se réapproprient le texte
avec une gourmandise, une inventivité et un plaisir évidents
qui donnent à la langue de Novarina une vraie corporéité.
Oliver Achard, Aurélien Chaussade,
Maloue Fourdrinier, Christophe Garcia et Julie
Kpéré s'emparent avec bonheur de la mangeuse
ouranique, de l'avaleur jamais plus, de l'enfant d'outre bec,
de la bouche hélas et des autres personnages boulimiques
pour célébrer jusqu'à la folie, du bénédicité
introductif de ce repas paien, "Mangeons ce repas avant
qu'il ne soit terminé" à la banderole revendicative
"Non à la mort", cette liturgie scénique
qui affirme le triomphe du verbe. |