Le Passage de Retz ouvre sa galerie au photographe Patrick Mimran et présente, sous le titre "Prélèvements urbains", un florilège de photographies issues de ses derniers opus sériaux.
Cette sélection a été effectuée par le commissaire de l'exposition, Paul Ardenne, historien et critique d'art, écrivain, enseignant universitaire, spécialiste de la photographie contemporaine qui qualifie la démarche de Patrick Mimran comme opérant des "traversées du visible".
Artiste polyvalent, photographe, vidéaste, peintre, sculpteur, arrangeur en imagerie numérique, compositeur, l'œuvre photographique de Patrick Mimran s'inscrit dans le mouvement de la photographie post-moderne et notamment dans le courant de la photopeinture.
Patrick Mimran, au coeur de la ville
Ses
travaux récents, ordonnés en série, se
déclinent en trois thèmes iconiques d'une thématique
unique, celle de l'univers urbain, et plus précisément
celui des mégapoles : les parkings, les vitrines et les
escalators.
Ils résultent d'un syncrétisme inattendu entre la photographie documentaire et la photographie plasticienne.
En effet, la procédure codifiée, unicité de cadrage de nuit en dehors de toute présence humaine tendant à l'objectivité factuelle, est tempérée, ou enrichie, par une composition visuelle patente et une esthétique prégnante basée sur la saturation chromatique et la luminosité très contrastée, provenant notamment de la rutilance des néons ou du sur-éclairage des lieux desservis par des escalators, qui opère une reconstruction du réel.
Par
ailleurs, on peut s'interroger sur la signifiance de ces plongées
récurrentes : entrée de parkings, entrée
de magasins, entrée vers un lieu non identifié.
N'oubliez pas de grimper à l'étage où siège un accrochage de petits formats des photographies récollant son projet "in progress" depuis plusieurs années qui montre un autre aspect de son travail. Il s'agit du "Billboard project" dont la plus récente présentation est intervenue à Venise en 2008 dans le cadre de la 11ème Biennale d'Architecture.
Ce projet contextuel consiste en une interrogation sur le sens
de l'art et la représentation marchande et matérielle
de l'art opéré par l'affichage, dans les espaces
publics particulièrement signifiants, de panneaux publicitaires
comportant des réflexions et des sentences non dénuées
d'humour.