Le
Château du connétable Anne de Montmorency sis à
Ecouen, devenu le siège du Musée
National de la Renaissance, de la salle des gardes à
la bibliothèque en passant par les salles d'apparat du
1er étage et les appartements, les collections issues
du Musée des Thermes et de l'Hôtel de Cluny.
Parmi ses collections permanentes exposées de manière
thématique, chacune méritant qu'on s'y arrête,
se trouve une collection presque inattendue et, en tout état
de cause, rare, celle des céramiques ottomanes d'Iznik,
provenant des ateliers de l'Anatolie, contemporaines à
la production de faïence qui se développait en Europe.
Cette collection, composée de plusieurs centaines de
pièces, constitue un fonds exceptionnel dans les collections
publiques françaises et offre un contrepoint intéressant
à la collection de majoliques produites en Italie présentées
dans la galerie consacrée aux arts du feu.
La
grande production des ateliers d'Iznik était orientée
vers les carreaux de revêtement destinées aux mosquées
et la production quasi industrielle de d'objets et de pièces
de vaisselles était secondaire.
Au 16ème siècle, après le début
des échanges commerciaux instauré entre la France
et la Turquie avec la signature de l'accord entre le roi François
1er et le sultan Soliman le magnifique, la découverte
de cette céramique suscita une véritable engouement
auprès des marchands et des particuliers.
Son
décor brillant et coloré sur un fond blanc parfait
et la grande variété des couleurs utilisées,
surtout la présence du rouge, couleur absente de la fabrication
européenne faute pour les ateliers locaux d'en avoir
percé le secret, séduit l'Europe.
L'essentiel de la collection provient de la collection de Auguste
Salzmann, qui fut consul de France à Rhodes au 19ème
siècle.
Elle appartient à la période où apparaît
le fameux rouge d'Iznik et caractérisé par l'importance
des décors floraux sur fond blanc puis de fonds colorés
ou décorés d'écailles de poisson.
Présentée
de manière classique dans de grandes vitrines, les pièces,
majoritairement des assiettes, permettent d'apprécier
d'une part, l'étendue de la palette chromatique utilisée.
D''autre part, la richesse des motifs, essentiellement floraux,
qui sont ordonnés selon un principe de composition récurrent.
En effet, il s'agit d'une composition géométrique
de motifs floraux stylisés travaillés en arabesques,
ce qui imprime une ligne dynamique à l'ensemble. L'ensemble
des motifs, qui seront considérés comme de purs
décors, influenceront les arts décoratifs notamment
français du 19ème siècle.
|