Soirée Neogene à l’Européen avec une affiche féminine, enfin presque.
Elle arrive dans une robe légère de strass, bottée de gris, elle est accompagnée d’un musicien. Elle est un peu sur la réserve, les chansons murmurées. Puis elle prend confiance petit à petit pour planter son univers bizarre et inquiétant. Elle ressemble à Olivia Ruiz ou à Zazie, cela dépend des moments.
Sophie Pomella et Vincent Sartori ont déjà un long parcours derrière eux puisqu’ils se connaissent depuis 2003. C’est seulement cette année qu’ils sortent enfin leur premier album Pantalon. Est-ce que c’est pour eux le moment d’un engagement plus fort, plus intense ? Délicate, coquine et acide, l’écriture de Sophie Pomella est assurée. Elle vous caresse le côté sensuel. On tombe sur le charme de son filet de voix, de l’originalité de ses chansons. Il manque juste un peu de joie de se montrer, et de confiance, comme s’il ne s’agissait que d’un intermède en attendant la suite. Mais la scène, ça se voit large, ça se conquiert et ça s’enflamme parfois. Ils laissent la place sans même annoncer qui ils sont…
Les Valseuses, celles qui dansent la valse, qui entêtent les hommes du parfum de leurs jupes virevoltantes, qui sèment l’espoir et les promesses d’amour "pour que tu aies vingt ans et pour que j’ai vingt ans". Ou les valseuses, qui complètent la liste des synonymes de testicules avec les boules, les couilles, les roubignoles.
Les Valseuses, ce n’est plus désormais uniquement le titre d’un des films les plus gonflés du cinéma français.
Nos valseuses, ce soir, se nomment Marianne, Zoé et Laure : "pas chanteuses, pas comédiennes, mais professionnelles" comme elles l’annoncent. Mis en scène, chorégraphié par Ken Higelin, le spectacle est une performance hybride, comique, à trois personnages : Zoé qui veut prendre toute la place avec ses habits de poupées, Marianne les pieds sur terre, qui aime les filles, et Laure l’hyperémotive.
Entre burlesque et spectacle de rue, les filles voyagent à la limite des genres. Elles jouent la comédie, elles chantent, tantôt graves, tantôt légères. Les chansons sont,-elles, des morceaux de spectacle ou Ken Higelin a-t-il créé cet univers sur ce que lui évoque les chansons : naïveté féminine et rêveries de petites filles ?
Le public est conquis par la fraîcheur et la bonne humeur des filles, mais les chansons se laisseraient – elles si facilement écoutées sans leur habillage scénique. Pour ma part, je n’en suis pas sûre. |