Inauguré
en janvier 2006, l'Espace Culturel Louis
Vuitton s'attache à produire des expositions en
résonance directe avec la création contemporaine
émergente en termes de reconnaissance internationale
tant au point de vue artistique que sur le marché de
l'art.
Tel est le cas de la bouillonnante scène artistique
coréenne représentée par 10 artistes réunis
sous la bannière de l'exposition "Métamorphoses
- Trajectoires coréennes" dont le commissariat
est assuré par Hervé Mikaeloff,
conseiller d'art du groupe LVMH.
L'exposition commence dans une vitrine de la Maison des Champs-Elysées
avec une installation du collectif Flying
City la bien nommée "A very welldone city".
Au dernier étage, dans une scénographie minimaliste
de Alain Batifoulier, neuf autres
artistes, peintre, plasticien, vidéaste, sculpteur, présentent
des oeuvres souvent étonnantes par leur syncrétisme
entre hyper réalisme et conceptualité dont les
points d'ancrage sont déterminés par les évènements
majeurs de l'histoire moderne de la Corée que sont la
division du pays et la guerre de Corée.
Effervescence artistique au pays du
matin calme
L'homme et la mémoire sont au centre des préoccupations
de ces jeunes artistes même si les déclinaisons
en sont multiples, qu'on y voit des micro-narrations poétiques,
un art ressortissant à l'archéologie du présent
ou la forte préoccupation identitaire de ressortissants
d'un pays meurti.
Ham
Jin œuvre dans le microscopique en créant
de minuscules reproductions du monde réel soumis à
la dure loi du consumérisme et inconscient qu'il court
à sa propre perte alors que Do-Ho
Suh édifie une monumentale tornade humaine composée
d'un empilement de figurines identiques.
Quoi de commun entre "The Art of Transforming" de
Beom Kim, qui explique le protocole
de la métamorphose (ou comment devenir un ruisseau ou
un climatiseur) et Hyungkoo Lee, qui
représentait la Corée lors de la dernière
biennale de Venise en 2007, qui établit les bases de
l'anthropologie d'un nouveau monde avec ses squelettes d'étranges
hybrides entre l'homme et les personnages de bande dessinée
?
La
douloureuse fracture est présente dans les "Injured
landscape in Imjingang" de Heryun Kim
et patente chez Jeon Joonho et la
valse de l'impossible réconciliation de ses soldats de
plomb.
La superposition des temporalités prend une tournure
surréaliste dans les toiles de Chung
Sue-jin et quasi documentaire dans les "Drama series"
du vidéaste Yong-seok Oh et
initie un travail de reconstruction avec les "Translated
vases" de Sookyung Yee.
A découvrir donc. |