Troisième édition de Rock is Dead ? avec un public en nette augmentation, dont on va naturellement se réjouir. Pour rappel, une fois par mois la Flèche d’Or reçoit une sélection de jeunes groupes débarqués d’Albion la Perfide.
Ce soir, trois groupes à l’affiche. Pour commencer S.C.U.M dont le nom provient du livre ‘Society for Cutting Up Men’ (association pour mettre les hommes en pièce) de Valerie Solanas. Ils installent un univers noir avec un son enveloppant où la voix est noyée, constamment en reverb. Les lumières accentuent ce climat de bal des vampires. Ce qui pourrait lasser à force de monotonie dans la musique et le chant finit par fasciner, grâce à la présence du chanteur leader, oiseau de nuit gracile qui s’engage dans une sorte de ballet, qui laisse le public médusé.
Puis le tour des Bishops : les jumeaux Mike (Guitare) et Pete (Basse) Bishop aux micros et le batteur, l’écossais Chris McConville, avec la richesse de leur diversité. Les uns la frange sage à la Beatles, et l’autre les cheveux longs, plaqués et décolorés. Après un premier album sorti en 2007 sobrement intitulé The Bishops et les premières parties de James Blunt, les Britanniques présentent ce soir quelques unes des nouvelles chansons du nouvel album prévu au printemps 2009. Délaissant le son des années 60 et l’accent porté sur le chant choral des jumeaux, le concert est résolument rock, chacun bien en place. Malgré l’énergie dépensée, le groupe passe peut-être un peu à côté : un peu trop mécanique et sans une mélodie qui reste en mémoire.
Il est un peu tard quand Young Knives entrent en scène et pourtant ils ravivent rapidement l’attention, après l’engourdissement des sets précédents. Très dégagés des clichés des musiciens rock, ils semblent monter sur scène après avoir quitté le bar et poursuivre leur conversation entre les chansons.
Comme pour The Bishops, c’est un groupe de frères et d’ami : Henry Dartnall, The House of Lords, et Oliver Askew. Forts d’un deuxième album Superabundance, sorti en mars 2008, ils poursuivent sur le thème d’un monde qui part à la dérive. Or, la musique est riche, subtile avec de vraies trouvailles et expérimentations. On se rappelle le Velvet ou les Pixies. Leur énergie et leur humour encouragent à y croire encore un petit peu. Et sans contexte, ils ont été les meilleurs ce soir. |