Comédie
de Eugène Labiche, mise en scène de Jérémie
Lippmann, avec Pierre Berriau, Yann Collette, Alexandre Michel
et Christine Pignet.
"L'affaire de la rue de Lourcine",
comédie en un acte mêlée de couplets, se
révèle une farce féroce d'Eugène
Labiche qui narre les suites cauchemardesques d'une nuit
de bamboche d'un bon bourgeois et sort les squelettes du placard
de la société bien pensante de son époque.
Ce format court et grinçant inspire les metteurs en
scène et la pièce se retrouve régulièrement
à l'affiche dans des déclinaisons diverses et
variées.
Après, entre autres, la version burlesque bicolore,
humour noir et rire jaune transposée dans les années
60, de Jean-Romain Vesperini au Ranelagh et la variante frénétique
"cage aux fous", sur le mode d'une bd surréaliste
élevée au punk rock, de Benoît Lambert au
Lucernaire, voici la déclinaison gigue infernale et grotesque
saupoudrée d'anachronismes musicaux de Jérémie
Lippmann.
Avec un quartet de comédiens aguerris, ce dernier, formé
au CNSAD et à l'Ecole du cirque, a opté pour une
mouture clownesque, qui s'appuie sur l'énormité
comique et le grotesque du duo formé par les assassins
présumés de la charbonnière saisis d'une
amnésie post-éthylique, et, à l'image de
l'affiche, le spectacle focalise sur la biture insistante des
deux pochetrons laquelle donne à Pierre
Berriau et Yann Collette l'occasion
de grands numéros d'acteur.
Bouffons pathétiques et turlupinesques, ils servent
une prestation bien tassée aux côtés de
Alexandre Michel impertubable pince-sans-rire
dans un double rôle et, dans celui de l'épouse,
Christine Pignet époustouflante
en vielle petite fille transformée en culbuto à
qui il ne manque que la robe rose à smocks.
Allez, la vie est un grand cirque ! |