Pour
célébrer le 20ème anniversaire de son ouverture,
le Musée National de la Renaissance a organisé,
à l'automne-hiver 1997-1998, la toute première
exposition consacrée à la céramique de
Saint Porchaire.
A cette occasion, les Editions de la Réunion
des Musées Nationaux ont publié, sous le
titre "Une orfèvrerie de terre - Bernard Palissy
et la céramique de Saint Porchaire", un catalogue qui
constitue un ouvrage rare en ce qu'il présente la synthèse
des connaissances sur une production tout à fait singulière
du 16ème siècle qui n'a pas révélé
tous ses secrets.
Thierry Crépin-Leblond, conservateur et directeur du
Musée National de la Renaissance, qui a assuré
le commissariat de l'exposition avec son adjoint Pierre Ennès,
en collaboration avec Jessie Mc Nab, conservateur au Metropolitan
Museum of Art, Isabelle Perrin, historienne de l'art sur la technique
utilisée et Dominique Poulain, archéologue, racontent,
de manière très érudite, les pérégrinations
scientifiques menées pour cerner l'origine et les créateurs
de cette production très originale et très limitée
dans le temps.
Donc, il était une fois une céramique merveilleuse
de couleur blanc-ivoire dont on ne savait pas grand chose…"
qui a longtemps été simplement connue comme "vaisselle
d'apparat d'Henri II".
Attribuée
à la région de Saint-Porchaire en Charente Maritime,
sans localisation certaine de l'atelier de production, cette
céramique, aux fins motifs décoratifs dans toutes
les teintes des terres colorées, destinée à
la réalisation de pièces d'apparat dont la fragilité
extrême interdit tout usage, se caractérise par
la profusion d'ornements en reliefs, notamment d'inspiration
animalière dans la mouvance de Bernard Palissy.
La partie "catalogue", avec la reproduction des pièces
présentées lors de la réunion exceptionnelle
des pièces détenues dans des musées étrangers
et des collections particulières, revêt le caractère
d'une bible.
En effet, chaque reproduction est accompagnée d'un historique
et d'un descriptif circonstancié très détaillés,
et permet de prendre la mesure de l'éblouissant syncrétisme
opéré à partir d'une triple influence,
la porcelaine chinoise, qui figurait dans les collections princières,
le goût de l'époque pour le cristal de roche monté
en orfèvrerie et la damasquinure véhiculée
par la civilisation arabe.
A repérer notamment une coupe de mariage et une superbe
aiguière, dont l'anse est ornée d'un satyre et
dont la gueule ouverte d'un bélier surmontant le corps
écailleux d'un reptile sert de bec verseur, qui sont
détenues par le Musée National de la Renaissance.
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