Le
Musée de la Poste organise régulièrement
des expositions monographiques consacrées à des
artistes contemporains. Pour 2008, après les peintres
Charles Lapicque et Claude Viallat, elle accueille le sculpteur
canarien José Abad.
La commissaire de l'exposition, Josette
Rasle, a réuni, sous le titre "José
Abad, du timbre à la sculpture", un nombre
important de ses œuvres qui sont présentées
pour la première fois en France et qui ne comportent
pas exclusivement des sculptures.
Sur trois niveaux, dans une scénographie limpide de
Patrick Bléau, sculptures,
dessins, collages, livres illustrés, bijoux et réalisations
graphiques à partir de timbres-poste dressent un large
panorama de l"oeuvre et de l'univers de José Abad
qui sont nourries au lait du surréalisme et du futurisme.
Par ailleurs, grand admirateur de Picasso, figure tutélaire
et source d'inspiration, il a tout récemment exécuté,
sur le mode de la répétition et de la variation,
un ensemble de sculptures intitulé "La mère
des Ménines".
Ce qui projette son travail sous les feux croisés de
l'actualité muséale parisienne qui accueille l'exposition
"Picasso et les maîtres" au Grand Palais et
l'exposition "Le futurisme à Paris" au Centre
Pompidou.
Picasso
doublement présent avec, entre autres, les bustes intitulés
"Jacqueline" et "La
petite Jacqueline".
José Abad transpose ses sculptures sur des timbres ("Timbres
et sculptures") et use encore de la variation sur
timbre pour les séries consacrées à Picasso
("Les amis de Picasso")
et à un de ses compatriotes illiens, le sculpteur Oscar
Dominguez (" Oscar à la recherche
d'un timbre).
Il
utilise le timbre à la fois comme matériau, dans
un processus de détournement et de destruction-reconstruction
qui le rapproche du nouveau réalisme et comme symbole
pour sa forme dentelée, ("Dents
végétales").
Symbole de la mécanisation ou métaphore de la
roue symbole de la vie et du temps ?
A découvrir également avec intérêt
l'installation "Ceci n'est pas un
cayuco", composée d'une multitude de cadres
funéraires et d'éléments suspendus en bois,
métaphore des clandestins qui périssent en mer
sur des embarcations de fortune.
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