Fantomas,
le vilain héros qui fait peur ... ou qui, dans notre culture
louisdefunésienne, qui fait rire ... sous les traits de Jean
Marais...
Néanmoins, le titre de l'album risque déjà
d'enlever pas mal de doute sur les intentions du groupe, car Delirium
Cordia est plus funeste que de Funes vous en conviendrez.
Les doutes finissent de se dissiper quand on découvre le
line up du groupe, un membre de Slayer,
un des Melvins et surtout Mike
Patton (Tomahawk, Mr
Bungle et autre groupes exotiques dans le genre). Delirium
Cordia ne fait donc pas dans la dentelle et comme le dit la bio,
c'est le disque parfait pour "embêter" vos voisins...
Une seule piste de plus de 74 minutes et pourtant une diversité
impressionnante de styles et d'ambiances.
Sur Delirium Cordia, Mike Patton continue son travail dans le domaine
des musiques de films fantastiques (ou alors des thrillers particulièrement
inquiétants peut être....) imaginaires. Un disque tourmenté
et torturé du début (qui commence sur des sortes de
chants grégoriens superposés au crachotement du vinyl)
à la fin (quasi silence rythmé par un curieux battement
et craquement de vinyl et puis un dernier éclat dans la dernière
seconde).
Mais entre la première minute et la dernière seconde,
il nous fait voyager, ainsi d'un quasi silence, on passe à
des cloches tibétaines, puis à des cris rauques à
faire fuir un yéti, pour revenir à des guitares grasses
heavy metal qui elles mêmes ne tardent pas à enchainer
sur des sonorités tribales, minimalistes voire (et surtout)
expérimentales...
Une chose est certaine c'est que Fantomas ne s'embarrasse pas
de mélodie. Delirium Cordia ressemble à un cadavre
exquis, des sons, des ambiances, mis bout à bout pour obtenir
cet étrange et angoissant disque.
Alors au final, est ce que Fantomas est un groupe gothico-rock
explorant les limites de la musique expérimentale, ou bien
un sinistre foutage de gueule pour un auditoire crédule ?
C'est en tout cas une sacrée expérience que d'écouter
Delirium Cordia, pour le meilleur et pour le pire.
Quoi qu'il en soit, ce disque reste dans le pire des cas une curiosité
à découvrir.
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