Monologue
dramatique d'après un roman de Paul Savatier, écrit
et interprété par Bernard Crombey avec la complicité
de Maurice Bénichou.
"Motobécane" soliloque écrit par le
comédien et metteur en scène Bernard Crombey sur
la thématique du rapt d'enfant d’après le
roman "Le Ravisseur" de Paul Savatier, livre un pan
d'humanité avec l'histoire d'un cœur simple à
la Flaubert, celle Victor, un pauvre bougre doté, une
âme simple, qui vit au fin fond d'une campagne pauvre
et désolée qui n'a rien à voir avec la
jolie campagne des magazines et des résidences secondaires.
Dans une vieille ferme délabrée et inexploitée
depuis que les terres ont été vendues, Victor
vit et survit de peu, sans affection, sans amour, dans une
solitude qui peut confiner à la détresse morale.
Exception à la réputation éthylique du
nord, Victor ne boit pas et les seules bouteilles qu'il collectionne
ce sont celles qui récupère dont la revente lui
fournissent sa pitance de la semaine, le pain et deux biftecks
hachés, et enrichissent sa collection d'étiquettes
Tout le monde le surnomme Motobécane parce que c'est
sur un engin de cette marque, son fidèle coursier qui
l'emporte en voyage vers la liberté, qu'il sillonne la
campagne. Son seul bien dont la panne d'essence et le zèle
des agents du fisc, qui traque ainsi la grande fraude en saisissant
les trois nippes d'un pauvre hère sans le sou pour payer
la redevance télé d'un poste qui a été
mis indûment à son nom, va causer sa perte mais
également sa rencontre avec une petite fille, avec l'altérité
qui fait que la vie vaut toujours la peine d'être vécue.
Sur scène, dans une jolie et étonnante scénographie
stylisée de Yves Collet, Bernard
Crombey, lui-même d'origine picarde, manie l'accent
avec justesse, émotion et talent pour brosser et incarner
ce beau portrait naturaliste à la Zola. |