En vacances temporaires de Tue-Loup, Xavier Plumas en profite pour se jeter dans la Gueule du Cougouar à l’occasion d’une échappée en solitaire. En douze chansons oscillant entre blues et folk, le Sarthois se rappelle à notre bon souvenir et surtout à nos oreilles qui n’attendaient que cela pour se réveiller en ce début d’année.
Remarquablement épaulé par Gilles Martin à la réalisation ainsi que par Renaud Gabriel Pion (bois et vents), Nicolas Boscovic (guitare électrique) et Vincent Artaud (contrebasse), Xavier Plumas ouvre pour la première fois son univers musical à des "inconnus". L’alchimie semble s’être faite instantanément au vu de la fluidité qui se dégage.
La valeur ajoutée et la patte de ces invités sont indéniables et s’opèrent dans un respect total des compositions originales. La justesse des arrangements agrémente, sans dénaturer, la simplicité naturelle des chansons enregistrées initialement à la maison. Un sentiment de proximité et de chaleur s’installe à l’écoute du disque.
Sans artifice, ni fioriture, Xavier Plumas nous propose un disque folk d’une aisance (trop) rarement atteinte en France. A la fois rustique et raffinée, subtile et directe, cette galette est d’une simplicité précieuse. Même si la qualité et la cohérence de l’ensemble sont évidentes, trois chansons, représentant la palette musicale de l’album, retiennent particulièrement mon attention.
"Le secret des rivières", titre inaugural, illustration parfaite de la rencontre musicale de Plumas et de ses invités. La guitare cristalline, les instruments à vent et la contrebasse portent avec délicatesse ce chant si singulier et cette voix saisissante.
Avec "Souiller la colombe", le Sarthois nous offre un blues avec du coffre, prouvant ainsi que ce style, mâtiné ici de jazz, peut se chanter en français.
"Nos eaux profondes" est sans conteste la plus belle réussite. Une perle musicale, synthèse parfaite de l’album : mélancolie, délicatesse et sincérité. Le final du morceau est purement jouissif.
Avec cette première escapade en solo, Xavier Plumas nous offre un album folk intimiste et brillant. Dans l’attente du prochain Tue-Loup, jetez-vous les yeux fermés dans la Gueule du Cougouar. Frissons assurés. |