Spectacle
conçu et mis en scène par Patrice Bigel, avec
Adiren Djeraouane, Anna Perrin, Camille Chassagne, Clément
Belhache, Dicson Mangobouet, Joseph Bourillon, Karl Francisco,
Loren Christmann, Mara BJeljac, Missimiliano Pasquesi, Mathieu
Beaudin, Nathalie Poulet Guibert, Sophie Chauvet et Teresa Lopez
Cruz.
Ancienne tannerie en bord de Seine, l’Usine Hollander
accueille la nouvelle création de la Compagnie La Rumeur,
conçue et mise en scène par Patrice Bigel, un
spectacle composé de deux parties et dont le titre pourrait
rentrer dans le livre des records vu sa longueur : "A
la veille de cette rencontre aucun problème n’a
été réglé… Et le lendemain
non plus".
La première partie voit évoluer sur le sol jonché
de sacs plastique blanc et vert, treize comédiens-chanteurs-danseurs
pour évoquer mai 68 et ce qu’il en reste. Le fil
n’est pas franchement évident à suivre mais
dans ce patchwork de tableaux chorégraphiques, montages
sonores ou chansons, certaines séquences sont de toute
beauté et provoquent inévitablement l’émotion.
Même si le message n’est pas évident, on
semble être dans un rêve d’où émane
un grand sentiment de liberté. Et l’on savoure
ce mélange, léger et amer tout à la fois.
La deuxième partie, traitant de l’art et de sa
représentation, est une succession de monologues dits
au premier plan, tandis que sur les murs de fond sont projetées
des images retravaillées. S’ensuit une chorégraphie
sur des chaises en hauteur (très réussie) et un
final techno bourré d’énergie.
Un sentiment d’inachevé ressort de ce spectacle
mais pour voir ce déferlement de mouvements, danses,
chants et ces jeunes artistes investis et talentueux, il faut
absolument aller découvrir cet objet vivant non identifié
qui nous questionne sur l'art et la création, et rencontrer
ce lieu atypique et éminemment poétique.
Un voyage hors du commun qui vaut vraiment la visite. |