Martelée sur toutes les ondes y compris hertziennes, vous n'avez sans doute pas échappé au buzz du moment que génère le groupe français La Casa.
"Go go go" par ci, "Go go go" par là, cette chanson faite pour être un tube est en passe de le devenir. Manquait plus que l'on soit en juillet et c'était le nouveau tube de la playa !
Tube, soit, mais de qualité. On retrouve sur ce titre tous les ingrédients qui font que l'on sauvera haut la main cet album de la pile "Varietoche franchouillarde" : mélodie inspirée, textes plutôt bien foutus et des arrangements à faire passer les mornes plaines de la Mayenne pour le désert aride de Tucson.
Car oui, il y a du Calexico dans ces trompettes, guitares et rythmes. Hommage absolument pas voilé aux américains très appréciés du duo venu de Laval et ses environs.
Et là où il serait facile de crier au plagiât, on prend plaisir à écouter cette "french touch" un peu inédite, calant des mots français sur une musique aussi typée sud de l'amérique.
Alors bien entendu, le chant franco-espagnol rappelle fortement la Mano Negra sur certains moments comme "La Ruta" ou bien toute une clique de groupes à tendance chanson française, comme "triste comme un violoncelle" que l'on ne peut rattacher à un groupe précis mais à une lignée qui comprendrait Karpatt et consorts, autrement dit un mélange réalisto-fanfare-pop pas inoubliable. A certains autres moments, on pourra aussi s'agacer de certaines mimiques vocales lorgnant vers Cali (de plus en plus ...méro).
Mais malgré ces griefs qui parraissent importantes mais qui ne sont pas aussi marquées et insupportables que cela pourrait le laisser présager, le reste, et il en reste pas mal, constitue un disque de rock francais de qualité et qui, une fois n'est malheureusement pas coutume, ne fait ni dans l'imitation de Noir Désir, ni de Téléphone.
Fort de ses influences croisées entre la musique française et le rock américain, La Casa pose son style et ne saurait manquer de l'imposer bientôt si la scène est aussi prometteuse et le travail futur aussi abouti. |