Les
Master Classes de Jean-Laurent Cochet se suivent et ne se ressemblent
jamais tout à fait, même si elles ont en commun
des composantes récurrentes et un fil rouge qui est la
passion du théâtre, de la langue française
et des beaux textes.
Et ce, non seulement en raison du programme, qui n'est intangiblement
fixé et qui dépend totalement des propositions
et du travail des élèves, mais également
en fonction de l'état du moment du professeur.
Au cours de ses deux heures de rendez-vous quasi bimensuels,
le Maître distille à la fois un cours magistral,
sur les fondamentaux du théâtre et du métier
de comédien, un cours technique qui tend à dispenser
une base technique notamment acquise à partir de ce qui
constitue la base de son enseignement, les fables de La Fontaine,
et la transmission sensible et intelligente d'un savoir et d'une
mémoire, ses apartés anecdotiques en constituent
des moments précieux et toujours très drôles,
tant à destination des élèves que du public.
Ce dernier point ne relève pas forcément de l'évidence
et ce premier cours de février 2009 commence par un long
préambule dans il précise que l'intitulé
de "cours public d'interprétation dramatique"
ne s'entend pas simplement le fait pour le public d'être
admis à assister à ce qui relève du privé,
comme le faire entrer dans une salle de classe, uniquement en
tant que spectateur passif.
Au contraire, Jean-Laurent Cochet indique qu'il s'agit d'ériger
cette présence au rang de l'échange qui consiste
à permettre au public d'acquérir la grande vertu
humaine qu'est le discernement. Discernement qui manque parfois
au public néophyte qui est bombardé de sollicitations
théâtrales les plus diverses qui finissent par
brouiller l'entendement.
Deux fables donc introduisent ce cours : "Les femmes et
le secret" et "L'horoscope". Suivront "Le
mot" de Victor Hugo et, comme lors d'une précédente
master classe, la première scène de "La surprise
de l'amour" de Marivaux qui avait fait l'objet d'un travail
au mot, plus, à la syllabe près, sans parler de
l'inflexion et de tout ce qui, dans l'histoire que raconte l'auteur,
précède les premiers mots à l'inflexion
près qui sont délivrés sur scène,
sur trois répliques lors d'un précédent
cours et qui est aujourd'hui présenté par les
mêmes élèves après plusieurs semaines
de travail ce qui permet d'apprécier le progrès
accompli.
Viendra ensuite la scène de "Chantecler" de
Edmond Rostand,dans laquelle la mission du coq qui tire les
voiles de la nuit pour signifier au soleil de paraître
se présente comme une métaphore du travail du
comédien, et la scène de Louis XIII dans "Marion
Delorme" de Victor Hugo considérée comme
une des scènes de référence pour les comédiens
masculins.
En l'espèce, les deux officiants, élèves
déjà fort aguerris, clôtureront la soirée
avec deux fables de La Fontaine qui ne figurent pas parmi les
plus connues : "Le crépuscule
des pensées" et "Le
paysan du Danube".
Et, en quelque sorte, la boucle est bouclé quand sonnent
les huit heures du soir et qu'avant de quitter la scène,
Jean-Laurent Cochet rend un hommage appuyé à tous
ceux qui l'entourent, de Pierre Delavène, directeur des
cours Cochet et de la Compagnie Jean-Laurent cochet, à
l'ensemble de ses assistants sans lesquels, dit-il, tout cela
n'existerait pas. |