Chat, petite princesse de la chanson française, débarque le 9 février avec un premier album touchant ou son piano se mélange à quelques pointes de rock pour des chansons doux-amer.
C'est dans les locaux d'EMI que l'équipe de Froggy's Delight rencontre la jeune artiste...
Voilà fait deux ans que je te connais. Je t'avais rencontrée sur un vieux profil Myspace et t'avais vue plusieurs fois à des concerts que tu donnais dans des appartements. Ton album arrive dans les bacs la semaine prochaine. Comment ressens-tu cette sortie ?
Je suis très heureuse, mais cela fait déjà presque un an qu'il a été enregistré... Maintenant, la page Myspace dont tu me parles remonte il y a encore plus longtemps !
J'avais fait mon profil Myspace quand j'habitais à Londres (elle a vécu à Londres pendant un an, il y a 3 ans), je commençais seulement un peu à écrire des chansons, et je ne pensais pas alors faire un album. C'est au fur et à mesure des rencontres que le projet s'est monté.
En fait je suis pianiste classique, enfin, initialement je voulais
vraiment être pianiste classique : j'ai passé toutes mes études au
conservatoire et je suis partie à Genève après mon bac à cet effet.
J'y ai pris mes premiers cours d'improvisation piano, ce qui m'a
ouvert à la composition, donc cela fait en fait seulement quatre ans
que j'écris.
L'album était donc à la base quelque chose réalisé seule au piano
et à l'écriture ?
Quand tu écris des chansons, tu as toujours l'idée de les jouer aux
gens. Quand j'ai commencé, je ne savais pas si ça allait plaire,
c'était plus pour moi.
Mais du moment où tu peux aller jouer devant un public, tu t'adresses à
lui parce que sinon ça n'a pas de sens. C'est à ce moment que tu
prends conscience que tu exprimes quelque chose, que ce n'est pas
seulement pour toi.
Quand il a été question d'album, je n'avais absolument pas envie que
ce soit piano voix parce que ça ne correspondait pas à mes influences
et à ce que je voulais faire. Il a fallu que je rencontre les bonnes
personnes pour le faire, et j'ai eu la chance de les rencontrer assez
vite.
Au niveau de ta démarche, tous les côtés réalisation/production,
tu écrivais des musiques puis tu cherchais à mettre des textes dessus.
Peut-être que tu travailles sur une démarche plus illustrative, sur
des idées...
Maintenant, quand j'écris, en général je fais les deux en même temps, même
depuis pas mal de chansons. J'aime bien tout faire en même temps, mais
les premiers morceaux étaient écrits pour le conservatoire, et des
choses sont arrivées dans ma vie et j'ai eu besoin de les exprimer.
J'ai restructuré mes premières pièces, j'ai mis des mots dessus et
c'est comme ça que c'est parti.
Pour toi, ça reste vraiment de la musique basée sur le domaine
d'expression que tu avais.
En tout cas, je ne sais pas jouer d'autres instruments donc c'est ma
manière de m'exprimer en musique. J'adore partager ça avec
d'autres musiciens, il y avait dans la musique classique ce côté
solitaire qui commençait un peu à me peser, peut-être que dans
quelques années, j'aurai envie de faire un disque piano voix, mais pour
l'instant j'aime être entourée, j'aime aussi cette effervescence qu'on
s'apporte les uns les autres.
Si tu avais à qualifier le
style de ton album, tu le verrais
comment ?
C'est assez dur. Au début, quand il était question du style, je
n'arrivais pas à l'exprimer parce que je me reconnais pas trop dans la
variété française. Ce n'est pas que je trouve ça péjoratif mais c'est
plutôt que ce n'est pas ce que j'écoute comme musique, ce qui me
touche. Mes influences sont plus anglo-saxonnes. Il y a des
gens qui parlent de pop, il y a un peu de rock, en même temps c'est de
la chanson, c'est un mélange. Mais je ne réfléchis pas à un style quand
j'écris, je fais ce qui me vient naturellement à l'esprit. Mais il y a
aussi un côté un peu écorché que j'ai besoin de traduire dans
l'instrumentation, c'est peut-être ça le côté un peu plus rock, j'en
sais rien.
Des influences anglo-saxonnes...
J'écoute plus de musique en anglais, c'est très large : Radiohead,
les Doors ou Off Montréal (elle adore Off Montréal) mais il y a
aussi des artistes que j'apprécie qui chantent en français...
Off Montréal ?
C'est du rock indé américain psychédélique et un peu electro.
Genre Blonde Redhead ? Ou les Dandys ?
Non, c'est moins rock, ça pourrait être des MGMT mais pas non plus
parce qu'ils ont fait au moins 6 disques donc c'était bien avant ça. Un côité un peu libre, un peu hippie, je n'ai pas adoré leur dernier
disque. Par contre, en concert c'est fou, c'est visuel, ça change !
Tu me disais que tu avais d'abord écrit l'album piano chant, en
travaillant avec d'autres musiciens pour la réalisation et la
production, mais si tu savais tout faire, si tu pouvais faire l'album
de tes rêves, ça donnerait quoi ?
Je ne sais pas du tout mais je pense que même si je savais jouer de
beaucoup d'instruments, pour l'instant, je n'ai pas envie de me
retrouver seule parce qu'être avec des gens qui portent ton projet
crée une certaine ébullition et la créativité se décuple. Peut-être
que dans plusieurs années ça changera, je partirais toute seule au
bout du monde faire mon disque, mais pour l'instant la manière dont la
musique se construit me va très bien.
Pas d'album electro alors ?
Je n'en sais rien, l'avenir me le dira, mais j'aime l'idée de vivre celui-
là, ses concerts et ne pas savoir comment sera le prochain.
Pourtant tu cases un Amen break sur le titre "It's so cold"...
Oui ! J'avais écris cette musique à Londres, je voulais représenter
des petits sons de boite à musique.
Je regardais ton site fait par EMI où tes influences étaient décrites
comme pop. Par contre, sur ta page Myspace, tu cites plutôt "les
molécules et les oiseaux". Qu'est-ce que ça veut dire ?
En fait, ça ne veut rien dire, mais mes influences sont tellement
larges que je n'osais pas lister tout le monde sur ma page Myspace, donc...
Donc des molécules...
Les molécules, c'est tout petit, et j'aime bien les choses petites.
Tu aimes les petites choses ?
Oui... (Rires)
Et les oiseaux ?
Non, ça n'a pas vraiment de sens, c'est juste... je ne sais pas...
C'est de l'absurde, mais j'aime bien l'absurde.
Et ton album s'appelle Folie douce...
Oui !
En fait, ce n'était pas vraiment une vraie question, c'était plus...
Oh, c'était une affirmation...
Oui... Alors, pourquoi ton album s'appelle Folie douce ?
Déjà c'est le titre d'un morceau, qui est le dernier morceau du
disque, et aussi le dernier que j'ai composé, et je le trouvais un
petit peu à part, le plus souriant et le plus apaisé.
Donner ce titre, c'était donner un peu de sourire à l'album. D'autre
part, je trouvais que c'était une expression, qui décrivait bien l'album, car cela représentait une contradiction entre la douceur et
la folie, et cette ambigüité se reflète bien sur les morceaux... |