Spectacle
écrit et interprétée par Françoise
Lorente dans une mise en scène de Virginia Kerovpyan.
L'affiche du spectacle sur laquelle elle flotte en apesanteur,
et son préambule introductif, qui signifie un humour
qui va du grave à l'aigu peu aux antipodes du rire à
gorge déployée, annoncent la couleur du seule
en scène concocté par la comédienne Françoise
Lorente.
Tritureuse de mots et traqueuse du non sens, elle puise son
inspiration dans un registre qui, de l'absurde au surréalisme,
se cale sur le loufoque et le deuxième degré presque
métaphysique qui évoquent l'humour tragique de
Roland Dubillard et les jongleries verbales de Raymond Devos.
A partir des situations banales du morne quotidien d'une femme
ordinaire, une baigneuse dans une piscine, une mère de
famille débordée, la standardiste d'une clinique,
qu'elle pousse dans les derniers retranchements du réalisme,
elle tresse des histoires drolatiques sans queue ni tête
qui dessinent un univers dans lequel elle tord le cou à
toutes les certitudes.
La difficulté de ce registre, plus intellectuel que
viscéral, tient à ce qu'il donne plus à
entendre et à sourire qu'à voir et à rire,
surtout quand, comme c'est le cas en l'espèce, il s'insère
dans un parti pris scénographique minimaliste.
Tout repose donc sur la présence sur scène de
l'officiant et Françoise Lorente a suffisamment d'empathie
et de métier pour le rendre jubilatoire pour l'esprit
et capter son auditoire en l'entraînant "Sur un fil
à retordre" bistourné à souhait et
divertissant. |