Et si le petit oiseau était en fait un Phoenix ?
Voilà la question que l'on se pose à l'écoute des 32 (!) titres du nouvel album de Stephen Jones. 32 titres sur un double album signé et intitulé Death of the Neighbourhood.
Car ce premier album de Death of the Neighbourhood est bel et bien celui du nouveau projet du célèbre chanteur de "You're gorgeous", tube mondial signé à l'époque du pseudonyme Babybird. Gloire malheureusement vite retombée, fort injustement, et qui signa au final l'arrêt de mort de Babybird. Le groupe laissera pourtant une discographie impressionnante pour si peu d'années d'activité dont 4 premiers albums très do it yourself recelant de nombreuses pépites pop. Mais les rééditions remasterisées n'ont pas apporté le succès escompté et si Babybird est mort dans l'oeuf, Stephen Jones n'a jamais cessé d'exister et ce très prolifique auteur compositeur anglais n'a pas dit son dernier mot.
Ainsi après un petit bijou "collector" sorti en 2001 intitulé, avec le cynisme et l'humour très anglais qui le caractérise, Stephen Jones : 1985-2001 contenant sur un ensemble de petits CD des bandes sons de films, Jones a sorti deux albums sous son nom, passés totalement inaperçus d'ailleurs. Si bien que Jones était passé depuis au rang de culte sans grand espoir de reentendre ses compositions.
C'était sans connaître le garçon qui continue son chemin, bon an mal an, et qui revient avec un nouveau sobriquet et un double album signe que la source n'est pas tarie et que, très bonne nouvelle, il sort encore de très bonnes choses qui sortent des sentiers trop battus de la pop anglaise aussi uniforme que notre chanson française et calibrée pour vendre plutôt que pour surprendre, même si en cherchant bien parmi ces 32 titres, on pourra trouver quelques faiblesses mais très largement pardonnables au vu du plaisir procuré par ma galette.
Sur ce double, on aura au programme une partie chansons et une partie "musique de film", genre qu'affectionne particulierement Jones, et dans lequel il excelle sans se départir de son style. Et côté style, vous aurez tout ce qui fait de Stephen Jones un songwriter hors pair : musique faite maison à tendance lofi (encore que désormais, on est loin du 4 pistes des première disques), textes finement écrits, humour noir et cynisme très très anglais.
L'univers de Stephen Jones est réellement à part et n'est que difficilement comparable si ce n'est à son précédent travail. Alors si vous êtes fan de Babybird, foncez ! Dans le cas contraire, à vous de voir mais vous ne direz pas que l'on ne vous a pas prévenu du génie du garçon.
Et si certaines chansons ont un goût d'inachevé, cela reste un remarquable album qui, espérons-le et connaissant le talent et le besoin de composer de Jones, on devrait être exhaussé rapidement, aura une suite bientôt !
En attendant, bonjour à votre voisin. |