Comédie
dramatique adapté et mise en scène par Patrick
Chevalier d'après le roman de Luis Sepulveda, avec Paco
Portero et Patrick Chevalier.
En 2007, la Compagnie de l'Ange d'or
avait quitté ses pénates schilikoises pour venir
poser ses valises dans la capitale, investissant près
de six moi le Théâtre Le Lucernaire avec une adaptation
pour deux personnages du roman "Des
souris et des hommes" qui avait remporté
un beau succès.
La voilà de retour en 2009, dans le même lieu,
relevant le même double défi, celui de l'adaptation
théâtrale d'une oeuvre littéraire et du
registre du réalisme social, avec un nouvel opus à
deux voix de la même veine et de la même qualité.
Après l'Amérique profonde des années
30 de la dépression de l'américain John Steinbeck,
Patrick Chevalier opère une
descente vers l'équateur, en bordure de l'Amazonie en
proie à la déforestation initiée dans les
années 70 avec le roman de auteur chilien Luis
Sepulveda.
"Le Vieux qui lisait des romans
d'amour" raconte une histoire, celle d'un vieil
homme en colère, contre les gringos, contre les chercheurs
d'or, contre les braconniers, contre les pilleurs de la terre,
et contre lui-même qui n'a pu payer sa dette d'honneur
envers l'indien qui lui a sauvé la vie, et dont le seul
dérivatif consiste en la lecture de romans sentimentaux
lénifiants dont l'approvisionne le dentiste itinérant.
Et puis il y a le guépard vengeur qui rôde, coup
de semonce à l'adresse des hommes de bonne volonté
et figure métaphorique d'une justice immanente qui viendra
à la rencontre du vieux, terme de son épopée
quasi chamanique.
Avec une scénographie néo-réaliste dépourvue
de mièvrerie naturaliste, la mise en scène sobre
et sensible de Patrick Chevalier, auteur également de
l'adaptation qui offre une belle partition aux officiants, s'arc-boute
sur la dramaturgie qui se dégage notamment de la part
de mystère que recèle le coeur de chaque homme.
Sur scène, il donne la réplique à Paco
Portero, comédien de formation circassienne qui
fait du vieil homme une incarnation stupéfiante et tous
deux offrent une très belle prestation, nette et sans
bavure, qui n'exclut ni la dimension pittoresque de l'histoire,
c'est aussi cela le rôle du théâtre que de
raconter une histoire, ni sa portée politique.
Nous souhaitons donc à la Compagnie de l'Ange d'or que
sa cabane reste durablement implantée à Paris. |