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Interview  (mailer)  8 mars 2009

Mégaphone ou la Mort est un groupe basé à Valence en Espagne. Composé de musiciens de tous horizons, avec un chant en français et en anglais, leur musique est fouillée, précise. C’est par mail que nous avons fait cette interview, avec leur chanteur John Martinez, ne disposant malheureusement pas du budget pour aller les rencontrer sur leurs terres. Peut-être qu’un jour, nous irons là-bas les rencontrer ou mieux, ici si ils viennent nous gratifier d’un concert dans l’hexagone. En attendant, John nous parle de le musique de son groupe et de leur travail.

Peux-tu me raconter la genèse du groupe ? La rencontre avec les autres musiciens, les premiers temps du groupe ?

John Martinez : Sergio Sorace et Diego Summo, tous deux argentins et respectivement batteur et guitariste de Mégaphone Ou La Mort, viennent de la scène musicale underground de Buenos Aires, ils avaient formé différents projets, notamment Los Subterraneos et La Rosa de Cobre. En arrivant à Valencia, ils forment un autre groupe Expreso Nova avec Ramiro Chiquero au chant et l’actuel bassiste du groupe Fer Martí. Le groupe se dissout mais l’envie de faire de la musique demeure. Ils rencontrent Señor Correcto, le second guitariste du groupe. Il ne manque plus qu’un chanteur. Diego et Sergio écoutent une maquette acoustique que j’avais mis sur Myspace, me contactent, il y a une alchimie immédiate lors de la première répétition. Né Mégaphone Ou La mort. Au mois de mai 2009, le groupe existera depuis 3 ans.

Comment est venu le nom du groupe ?

John Martinez : C’est plus un symbole qu’autre chose, d’une nécessité vitale de 5 personnes de s’exprimer artistiquement, s’exprimer ou s’éteindre et j’espère ne pas paraître mélodramatique en disant cela…

Qu’est-ce qui à changé pour le groupe entre le premier EP autoproduit et cet album ?

John Martinez : On se connaît tous un peu mieux dans le groupe, on a fait pas mal de concerts, on est passé du septuor, une formation « expérimentale » (avec 2 trompettes,  dont un qui jouait du thérémine), au quintet, une formation plus électrique, rock et compacte. Je pourrais presque (sic) parler maintenant d’osmose de groupe depuis l’enregistrement du disque.

Comment l’album à t’il été enregistré ?

John Martinez : On a enregistré plusieurs soirs par semaine, après le boulot, durant une période d’environ 3 mois. Tout un luxe, en fait, pour enregistrer un disque de nos jours.

Tout était écrit avant l’arrivée en studio ou y a-t-il eu une part laissée à l’improvisation ?

John Martinez : Oui, tout était écrit, mais il y avait une part d’improvisation, certaines parties de guitares sont nées dans le studio, certains arrangements, certains bruits, certains textes (l’intro de "Wasted" la fin de "Lutter") et pas mal d’idées de chœurs dans mon cas. Nous devons remercier notre producteur, José Luís Macías, un élément clé de la réussite (si je peux me permettre) du disque.

Des idées chansons nouvelles sont elles arrivées pendant l’enregistrement ?

John Martinez : Une chanson comme "Le garçon rêvé"  a surgi d’une jam un soir avec Diego, le guitariste, deux semaines avant l’enregistrement et c’est peut-être la chanson du disque que je préfère d’ailleurs. Le texte m'est venu spontanément, quand je chantais le refrain je pensais à Christophe (pas Maé !) Belivacqua of course, je ne sais pas pourquoi.

Comment expliquerais-tu le titre de l’album ?

John Martinez : A la base, je suis quelqu’un d’un peu asocial et inconstant en amitié donc ce titre possède une référence autobiographique. Ce Camarade Coma parle aussi de cette partie dépressive, négative de l’être humain et de manière générale de notre société anesthésiée. Il n’est, certes, pas évident de s’élever au-delà de la médiocrité ambiante, du chaos quotidien qui nous entoure. Je me réfère aussi à autre type de coma pour échapper à la réalité : l’alcool, et autres substances. Daniel Darc dit que pour lui il n’y a pas eu de problèmes de drogues ou d’alcool, mais des solutions de drogues et d’alcool. Va savoir.

Quelles sont tes influences avouées, et celles du groupe ? 

John Martinez : Morrissey, "Il n'y a plus rien" de Léo Ferré, Daniel Darc, les caissières du supermarché, The Fall, le métropolitain, Michel Houellebecq, Jack, "Variations Sur Marilou" de Serge Gainsbourg, Jean-Pierre Léaud, la connerie, Syd Barrett, Abel Ferrara, Alain Bashung, Moose, la boulangère, … la vie.

En ce qui concerne le groupe, c’est Patti Smith, la Beat Generation, Television, Sonic Youth, Lou Reed, Dominique A, Luna, Roberto Arlt et d’autres.

Quelle sont tes influences inavouables, et celles du groupe ?

John Martinez : Me concernant des groupes pop anglais indés oubliés des années 90 : Gene, Marion, ou Elcka. Je suis, sans doute, influencé par la Britpop plus que je ne pense. Je suis même allé jusqu’à écouter le second album (l’introuvable "Hay Tiempo!"  - 1998) de Menswear, c’est te dire. Dans un autre genre, le groupe (étiqueté grunge) Stone Temple Pilots  a enregistré une série de disques moyens, en grande majorité, mais avec toujours quelques pépites, écoutez le morceau "Atlanta", par exemple. Je l’affirme, Scott Weiland est un frontman charismatique. Puis, U2, je sais, je sais… mais bon, les Killers, Coldplay et machin peuvent essayer et ils n’y arriveront pas. Un morceau comme "Original Of The Species" (de leur avant dernier album "How to Dismantle an Atomic Bomb"  - 2004), dans le genre ballade rock destinée aux stades, je trouve ça sublime.

Sur scène, faites-vous des reprises ? Si oui lesquelles ? 

John Martinez : Nous ne faisons pas de reprises.

Peux-tu nous parler du contenu de tes textes qui sont relativement orientés, ou du moins avec un parti pris poétique. Par exemple, La Poésie du Travail me parait être comme un manifeste d’un homme lassé par le coté "sérieux"  et nombriliste que se donnent certaines personnes, dans leur vie professionnelle.

John Martinez : Oui, en effet, "La Poésie du travail" est une sorte de manifeste contre le monde du travail, sa brutalité, et contre certaines mentalités et ce côté nombriliste comme tu dis. L’aspect poétique, fantaisiste (ce qui me passionne chez Syd Barrett) m’intéresse beaucoup dans le processus d’écriture. Ensuite, les chansons sont plus ou moins autobiographiques, mais j’ai beaucoup d’imagination, de l’humour (?) et un don certain de l’observation. Je suis plus spectateur qu’acteur dans les chansons de ce disque. Les 12 chansons qui composent « Camarade Coma » sont des petites vignettes de vies, des chansons mélancoliques, poétiques moitié happées par la réalité urbaine, moitié emmitouflées dans une rêverie délectable.

D’ailleurs ce cri "Bobo de merde !" D’où viens t’il ? Il y avait Quai de Jemmapes ce tag sur un pont, est-ce toi l’auteur ? Il à depuis disparu, je le trouvais fort bien placé.

John Martinez : Tu as vu juste. C’est ça !!! Malheureusement, ce n’est pas moi l’auteur de ce tag. Ce cri, c’est mon rejet de la boboïsation de la capitale, les pauvres en périphérie et Paris pour les bobos. A Ménilmontant (que j’ai fréquenté beaucoup à une époque), il me semble qu’il y a un peu moins de "rock’n’roll", de mélange dans les bars… C’est navrant. "L’agressivité est palpable un peu partout dans la capitale". Et t’as vu ? Je ne mentionne ni les flics, ni Sarkozy.

Je trouve qu’il y a un traitement relativement Post Punk du son sur l’album, sur Dolce Vita par exemple. J’imagine que c’est volontaire.

John Martinez : Le producteur du disque y est pour beaucoup, je pense. Il s’appelle José Luís Macías et a fait partie de deux groupes phares des années 80 en Espagne, Glamour et Comité Cisne. Il affectionne ce type de traitement. Nous sommes contents du résultat. En direct, on est plus bruyant, plus punk. Sur le disque justement, on retrouve des éléments du live, mais plus élaborés, sophistiqués. Au final le mélange des deux donne quelque chose d’authentique.

Peux-tu nous dire qui est Pina Pellicer et la raison de ton envie d’écrire une chanson sur elle ?

John Martinez : C’est la nièce du célèbre écrivain mexicain Carlos Pellicer. Elle commence au théâtre et sera choisie par Marlon Brando lui-même, pour tourner dans le seul et unique film qu’il a réalisé, « La Vengeance aux deux visages » (1961), film sur lequel j’ai flashé. A l’époque, elle va se démarquer, par son jeu réaliste. Elle se suicidera en 1964, elle avait à peine 30 ans. Je voulais lui rendre un petit hommage. Dans le refrain de la chanson, je parle de ses immenses yeux sombres et de son regard toujours mélancolique.

Paris reviens assez souvent dans les textes, es-tu en manque de Paris ?

John Martinez : Un peu. Parler en français me manque parfois, quelques ami(e)s aussi.  Marcher dans les rues. Et les bibliothèques. J’y ai passé un temps fou, quand j’y pense, dans ces bibliothèques municipales.

Depuis quand est-tu en Espagne ?

John Martinez : Environ 4 ans maintenant.

Pour quelle raison es-tu parti de Paris ?

John Martinez : Quand j’ai décidé de quitter Paris, j’en avais ma claque de cette ville et d’un certain parisianisme, ce système de pensée qui tend à hiérarchiser la qualité des évènements, et j’étais mal dans ma peau. Il fallait que je m’échappe, que je change de décor. Et mon RMI allait se terminer donc… destination l’Espagne.

Comment passe le chant en français en Espagne ?

John Martinez : Les gens sont curieux. Beaucoup d’espagnols considèrent le français comme une langue noble. En d’autres termes, parler français, ça a de la gueule !

Pourquoi ne pas t’essayer au chant en espagnol ?

John Martinez : Les chanteurs avec accent, car je parle espagnol avec accent malgré mon patronyme, pour moi, ça ne marche pas sauf Julio Iglesias.

Musicalement comment cela se passe en Espagne, y a-t-il une comparaison possible avec la France ?

John Martinez : Dur, dur… comme question. Bien, c’est plus difficile qu’en France pour tout ce qui est Rock Indé, surtout si tu n’es pas sur Madrid, mais, en même temps, je ne sais pas si à Paris, on aurait décroché un contrat de disque aussi rapidement, tu vois ?

Est-il plus facile de faire des concerts, de se faire connaître, d’avoir une écoute de la part des diffuseurs (médias, salles, maisons de disque)

John Martinez : A Valencia, avec le style de musique qu’on fait, le nom du groupe, il est évidemment que des gens ont été intrigués et ont pu être attentifs à l’évolution du groupe, sans parler du fait que je chante en français et en anglais, mais bon après c’est comme partout, il faut des bonnes chansons et il faut se bouger pour faire connaître ta musique, y a pas de secret. Il est vrai que les médias locaux "indés" ont été très réceptifs tout de suite à ce qu’on faisait. Les salles c’est un peu le merdier puisqu’il faut payer pour jouer dans certaines salles. En ce qui concerne la maison de disques, on se doutait que Sony ou BMG Espagne n’allait pas sonner à la porte.

La musique espagnole n’est pas très diffusée de par chez nous, peux-tu nous conseiller quelques groupes à écouter ?

John Martinez : Nacho Vegas (une sorte de Bob Dylan espagnol avec des mots crus façon Dominique A), El Columpio Asesino (du rock indé, bien fait!) … et puis Mégaphone Ou La Mort, je suis persuadé que pour un premier disque, une auto-promo constante est déterminante.

Allez-vous venir faire quelques dates dans l’hexagone ?

John Martinez : Bien d’abord, il faudrait qu’on trouve une distribution en France. Donc AVIS À LA POPULATION : MEGAPHONE OU LA MORT CHERCHE UN DISTRIBUTEUR EN FRANCE POUR ÉDITER SON PREMIER ALBUM « CAMARADE COMA »  !!!!

Y a-t-il un disque qui fasse actuellement l’unanimité parmi les membres du groupe, si oui lequel ? Un livre ? Un Film ?

John Martinez : Le dernier Morrissey (Years of Refusal). Pour un livre ce serait Junky de William Burroughs. Un film, Un Ken Loach. 

Quels sont vos projets ?

John Martinez : Continuer à promouvoir ce 1er disque en Espagne. Une distribution et une tournée en Argentine sont prévues. Distribuer le disque en France, en Europe si une occasion se présente. Penser au second disque qui est déjà à moitié écrit.

 

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En savoir plus :
Le site officiel de Mégaphone ou la mort
Le Bandcamp de Mégaphone ou la mort
Le Myspace de Mégaphone ou la mort

crédits photos : Dulcinea Leiro


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