Mégaphone ou la Mort, un nom de groupe qui avait attiré notre attention il y a quelques mois, lors de la sortie de leur premier EP.
Puis au-delà du nom, les compositions nous avaient accrochées. Sorti en Décembre dernier, Camarade Coma est leur premier LP et certainement l’un des albums les plus excitants de ces derniers mois.
Le quintet basé à Valence (Espagne) est un groupe aux multiples facettes. D’obédience essentiellement Rock, leur style trouve racine dans les nombreuses ramifications du style. La richesse des compositions et des arrangements montre une maturité musicale forte et un talent de composition indéniable.
Il se dégage de cet album un sentiment d’équilibre, les titres s’enchainent judicieusement, sans laisser de répit, si ce n’est des espaces de respiration salutaires avec des titres plus posés. N’oublions pas le chant débridé et l’écriture de John Martinez, ou l’on retrouve une écriture précise, un monde à part, une écriture "non sense" parfois.
On retrouve dans cet album les titres du EP, ceux-ci ont été subtilement retravaillés, ce qui leur donne une nouvelle vitalité. L’excellent "La Poésie du Travail", outre son texte en manifeste dénonçant le monde du travail (à sa manière) est servi par une orchestration majestueuse, n’ayons pas peur des mots. Un riff de basse en boucle, accompagné par des guitares acérées appuient le chant de John, scandé comme un slogan politique.
"Dolce Vita" et ses arrangements post punk exubérants, les quelques ballades présentes, dont l’imparable "Le Garçon Rêvé" au texte mélancolique montrent les différents aspects musicaux du groupe.
La conclusion de l’album, "Lutter", est un manifeste Rock qui dénonce notre société et termine par une recommandation en forme de slogan "Distille tes rêves dans la rue !" en un final noise des plus plaisants. Tout un programme. |