Autant dire que nous l’avons attendu ce disque, il est déjà sorti depuis un bout de temps, il ne nous est parvenu qu’il y a peu. Certes, nous ne collerons pas à l’actualité ce coup-ci, mais nous ne pouvions passer à côté de ce disque tellement bon, qu’il en deviendrait intemporel.
Le temps, c’est justement le jeu de mots qu’inspire le titre de l’album Hold Time, littéralement "retenir le temps" (et non pas la nuit, comme disait un célèbre chanteur belge). On peut aussi y voir un double jeu de mots, phonétique celui-ci, Old Time soit "ancien temps" (ne nous méprenons pas, il ne s’agit pas d’un cours d’anglais rébarbatif). Et le passé est une des composantes en filigrane de ce disque, il se dégage des compositions une mélancolie profonde. Tout au long des quatorze titres de ce disque, on ressent ce vague à l’âme, qui apparaît dans toute sa gravité dans le titre éponyme, le plus sombre de tout cet opus.
Le travail fait ici est époustouflant de qualité, tout d’abord les compositions sont ciselées par Mathew, orfèvre en composition. Certains titres sont tout simplement de petits bijoux mélodiques à la guitare et voix. Si on y rajoute des arrangements presque parfaits, cela donne des titres comme "For Beginners", une excellente ballade en demi-teinte, ou "Never Had Somebody Like You", plus rythmé, plus classique mais tout aussi efficace. "Fisher of Men" lorgne vers la chansonnette Country, ce titre est d’une simplicité confondante. Petit plaisir de guitariste, l’ultime titre de cet album, "Outro", est un instrumental, qui participe à faire voyager l’auditeur vers des sonorités d’une autre époque, celle des années 60.
On sait M Ward enclin à prendre le temps de composer, peaufiner, enregistrer ses ritournelles, il lui aura fallu près de trois ans avant de sortir celui-ci, et c’est une belle réussite. C’est pour vous qu’il l’a fait, alors faites-vous plaisir. |