Tragi-comédie
de Molière, mise en scène de Mario Gonzalès,
avec Mariana Araoz, Etienne Champion, Evelyne Fagnen, Stephan
Kalb, Marcela Obregon, Christophe Patty et Eric Tinot.
Une porte, une fenêtre et une petite place publique.
Cela suffit pour dresser le décor et la tragédie
de George Dandin condamné à rester à la
porte de sa propre maison.
"George Dandin" de Molière, ou les illusions
perdues d'un paysan qui rêvait d'ascension sociale, se
présente comme une tragi-comédie qui laisse au
metteur en scène une grande marge de manoeuvre pour en
orienter la lecture, de la farce au drame.
Si la Compagnie Collectif Masque
opte pour la "comédie tragique masquée"
et si son directeur metteur en scène et également
professeur de masque au Conservateur National Supérieur
d'Art Dramatique, Mario Gonzales,
par métaphore avec la corrida, annonce une dramaturgie
conçue comme "une mise à mort en trois actes",
le spectacle proposé revêt davantage le caractère
d'une grosse farce.
En effet, d'une part, tous les personnages ne sont que leur
propre caricature et Dandin qui, dès la première
scène, apparaît échine courbée et
genoux ployés, n'a rien du superbe animal d'arène.
Son désespoir n'appelle pas vraiment la compassion tant
il paraît une bourrique têtue qui se débat
dans sa propre sottise butée, guignol méritant
bien les coups de bâton qui, ici, ne lui sont d'ailleurs
pas assénés.
D'autre part, le choix de la surabondance, le mélange
des registres scéniques et la superposition du comique
gestuel de pitreries de la commedia dell'arte, de la frontalité
du théâtre baroque, de la pantomime, des ombres
chinoises, auxquels se surajoutent les masques, au demeurant
de belles réalisations d'Etienne Champion, et le jeu
outré des acteurs ressortissent assurément de
la bouffonnerie. |