Comédie
dramatique de Raymond Yana d'après le récit de
vie de Violette Jacquet-Silberstein, mise en scène de
Raymond Yana, mise en scène de Michèle Albo, avec
Michèle Albo, Gaëlle Audard et Christophe Baillargeau
et les musiciens: Karolina Mlodecka, Nicolas Naudet et Christophe
Souro.
La vie de Violette Jacquet-Silberstein traverse le siècle
dernier et épouse les pires évènements
de sa tragédie. Jeune fille élevée en France
entre son père Antoine et sa mère Rosaline, elle
est ravie à la douceur de vivre, ravie à l'insouciance
espiègle de l'enfance pour être emportée
vers l'Est dans des trains qui conduisent à l'anonymat
et à l'abandon, à Auschwitz . Alors, elle ne sait
pas qu'elle vit les derniers instants avec ses parents si chers.
Or son destin n'est pas de mourir comme ses semblables dans
les chambres à gaz.
Aujourd'hui, elle témoigne, elle raconte à ceux
qui veulent écouter, qui veulent savoir ce dont est capable
le genre humain : la haine de l'homme pour l'homme. Elle s'adresse
à des jeunes d'aujourd'hui, qui ont l'âge qu'elle
avait elle, quand elle vivait dans les camps.
La metteur en scène et comédienne Michèle
Albo a rencontré Violette par hasard et s'est attachée
à son histoire, elle a été convaincue du
devoir de mémoire et du combat contre l'oubli qui pèse
chaque jour de plus en plus lourd.
"Vis au long de la vie" est une pièce-témoignage,
le récit illustré d'une expérience, de
la chance de Violette d'être encore en vie, d'avoir été
sauvée malgré la culpabilité et la douleur
d'un deuil longtemps sous anesthésie. Le recours aux
marionnettes, le décor de baraquements participent efficacement
à cette formidable évocation d'un lieu et d'une
époque, où des hommes et des femmes se sont trouvés
dépossédés de leur vie, victime d'une entreprise
meurtrière.
Marionnette dans les mains des nazis. Marionnette dans les
tumultes de l'Histoire. Marionnette que l'on dévêt,
vêt, rase, tatoue. Marionnette sans nom, sans âme.
Et pourtant humain, libre ? Et l'autre personnage de la pièce
est la musique, qui, par sa présence continuelle, veille
sur le spectacle, musique de la Hongrie lointaine, musique des
chansons de l'époque, et musique jusque dans le quotidien
du camp. Divinité impuissante, cruelle spectatrice de
la folie.
La mémoire est en train de basculer, les survivants
des camps disparaissent peu à peu, il en va de notre
responsabilité de continuer à parler de l'Holocauste
et de toutes les formes d'oppression d'une autorité politique
sur un peuple afin que les victimes soient toujours reconnues
et respectées. |