Avec
l'éclatement de la Russie soviétique, les artistes
de l'ancienne URSS viennent sur le devant de la scène
artistique internationale attestant de leur dynamisme, de leur
diversité et de leur existence dans un pays dans lequel
l'art semblait figé de puis les avant-gardes du début
du 20ème siècle.
La Galerie Taïss propose
de découvrir l'art contemporain ukrainien à travers
la première exposition personnelle à Paris d'un
de ses représentants Anatoliy Tverdoy
qui, né en 1960, a pu apprécier les "bienfaits"
du régime soviétique.
Deux séries d'oeuvres récentes sont réunies
dans cette "Parade, une société
en mouvement" qui règle ses comptes avec
les archétypes de l'iconographie soviétique.
Ne pas oublier d'où on vient
Anatolyi Tverdoy pratique le détournement ludique de
la réhtorique soviétique par la voie de la caricature
et de la satire artistique avec une esthétique qui navigue
entre le dadaisme, le nouveau réalisme et le constructivisme
et s'apparente également à la démarche
du mouvement russe à géométrie variable
Sots Art.
En
2005, Anatoliy Tverdoy compose des œuvres murales en 3D.
Marionnettes sans âme et au visage identique, conçues
comme des automates, ses personnages représentent la
figure humaine prise au piège de l'engrenage sociétal.
L'hyperréalisme mélancolique traque la robotisation
et l'uniformisation de l'homme d'un hyperréalisme mélancolique
("Le bureaucrate", "Le
leader")
En
2009, ses personnages, visage lunaire à l'expression
anonyme et béate, sont passés sous le rouleau
compresseur.
Laminés, ils composent d'étranges assemblages
muraux à l'esthétique parfois proche des illustrations
surannées et des marionnettes de carton pour un théatre
de papier dont l'aspect ludique ne dissimule pas le côté
tragique ("La danse des prolétaires").
Avec Anatolyi Tverdoy il ne faut donc pas se fier aux apparences. |