Pièce
de Michel Vinaver, mise en scène de Arnaud Meunier, avec
Philippe Durand, Philippe Mercier et Bruno Pesenti.
"King", avant-dernière pièce de Michel
Vinaver, qui fut le directeur général de Gillette
France avant d'embrasser la carrière d'écrivain
et d'auteur dramatique, relate les tribulations de King Gillette,
personnage paradoxal en ce que le brillant homme d'affaires
capitaliste, inventeur du rasoir jetable qui lui a permis de
bâtir un empire financier , prônait des idées
de socialiste utopique. Le portefeuille à droite et le
cœur à gauche en quelque sorte.
Bâtie à trois voix, celles du personnage à
trois âges de sa vie, cette pièce retrace ses tribulations
économico-financières par le menu parsemées
des réflexions sur les bienfaits d'une société
sans argent.
Le droit des sociétés et les montages financiers
ne constituent pas vraiment un sujet ludique et la littérature
utopiste, dont le sujet concerne des sociétés
imaginaires idéales qui tendent à assurer l'épanouissement
personnel de l'être humain, est souvent aride. Mieux vaut
le savoir pour aborder ce texte qui s'inscrit davantage dans
un théâtre de réflexion que d'action.
Les trois comédiens-sosies en costume d'homme d'affaires
du 19ème siècle évoluent dans un décor
post-avant-gardiste de Camille Duchemin
en trichromie - noir, blanc puis jaune - sous la direction de
Arnaud Meunier qui avait régalé
cet automne le public de la Maison de la Poésie avec
"En quête de bonheur", un petit format philosophico-poétique.
Sa mise en scène au cordeau, un peu "sèche",
colle aux exigences de l'exercice et Philippe
Durand, Philippe Mercier et Bruno
Pesenti sont au diapason. |