Usant du patronyme d'un ancestral astronome danois, Tycho Brahé ne pouvait mieux se décrire que de cette façon : la tête dans les étoiles.
Sa musique minimaliste tient tant du bricolage que de l'homéopathie musicale. Par petites touches d'instruments classiques ou d'illustrations sonores plus atypiques, il pose les bases de son univers musical, se jouant des canons de la chanson francaise, préférant aller piocher du côté de quelques autres compositeurs qui ont la tête dans les nuages. En premier, on verra bien entendu Pascal Comelade, mais aussi le Dominique A de La Fossette ou le Yann Tiersen du temps ancien de Rue des Cascades.
Clochettes, bruits d'eau ou voix d'enfants côtoient donc ainsi la guitare acoustique dans un mélange pas toujours homogène mais qui fait souvent mouche.
Par dessus tout cela, une voix se fait parfois entendre, nonchalante, presque bluesy comme sur "La distance au choses" (imaginez Alister chanter une chanson sombre et triste) ou "Fatigue" (blues à chanter au coin du feu quelque part, dans un désert américain) ou plus douce et narrative, comme sur "Le saut de la mort" qui nous rappelle Alexis HK et ses affreuses histoires ordinaires.
Le Temps qui passe est donc essentiellement fait de chansons mises bout à bout, comme autant de fragments de rêves qui n'appartiendraient pas tous à la même personne, ce qui est dommageable à l'unité du disque en tant qu'album mais finalement assez agréable pour l'auditeur, naviguant de surprises en surprises.
Le Temps qui passe n'a pas la prétention de changer le sens de rotation de la terre mais de vous faire vagabonder un peu dans les étoiles. Et ça marche. |