Hé bien voilà une galette qui est une invitation au voyage dans l'Amérique dans tout ce qu'elle a de plus rock'n'roll et country.
Sur Vicious Country, Popa Chubby et sa ravissante femme Galea (accompagnés aussi d'une sacrée équipe de ziquos) nous livrent treize morceaux hommages aux styles musicaux très ricains, enchaînés avec un sens du rythme et de la cohérence incroyable.
Tout commençe avec "Race with the devil", tuerie rock'n'roll qui fout la banane d'entrée.
L'artillerie est digne des prestations de Brian Setzer et de son groupe, moins de cuivre ici mais les gros roulements de batterie, la basse (terrible Galea), et les riffs de guitare nerveux sont bien présents.
Evidemment, les petits solos de guitare du maître Popa Chubby sont légions, et sa voix grave émaillée de petits cris n'ont rien à envier à Elvis ou Gene Vincent, very Dick.
Les choeurs à l'ancienne sur le toujours rock "Baby you don't care" nous ramènent vraiment avec délectation 50 ans en arrière.
Au quatrième morceau, changement de courant, une dose de country vivante vient se mêler à l'affaire.
Le couple à la ville et en studio se fait plaisir sur ce titre qui mélange piano, violon enjouée et guitare slide, en chantant de concert, bien sympa.
Vient ensuite une bien chouette balade country rock ou monsieur et madame se font encore bien plaisir, ambiance saloon à mort.
Allez, "Mona Lisa Tatoo" marque le retour au gros rock, le chant de Galea est exquis sur ce nouveau brûlot, quelque part il y a un peu de Patti Smith période punk chez elle, et le solo au milieu du morceau est nickel ce qu'il faut, ni trop ni moins.
Il est temps de se calmer un peu, pourquoi pas un bon blues des familles, le temps de s'asseoir, d'apprécier en troquant la Budd pour un petit bourbon.
La guitare ici est bien grasse, le son bien lourd, ouais, un blues bien électrifié à la Rory Gallagher ou Steve Ray Vaughan et que la démonstration à la guitare est belle.
"Sleepwalk", reprise de santo et johnny en 1960, est une balade magnifiquement langoureuse à la guitare, vieillotte certes, sans paroles mais tellement charmante. Popa Chubby ne se refuse rien, même pas ce joli slow des familles de fin de bal, où les guitares hawaïennes hurlent à en chialer, au milieu d'une orgue qui fout les frissons.
Genre de balade qui ferait même craquer n'importe quelle nana un peu sensible sur l'épaule du plus gros des gougats sur cette terre.
"Sam lay's pistol", courte et efficace, chantée avec sensualité par galea, au milieu de solo de gratte au son très 80, enrobée d'orgue, fait figure de gros classic rock.
Les deux derniers morceaux, où Galea achève la démonstration au chant au milieu des slides ne sont pas les plus rock mais bien enjoués tout de même, avec toujours les petits solos techniques qui tuent.
C'est donc un peu abasourdi, du rock à tout les étages et de la guitare à toutes les sauces dans les oreilles, et surtout la banane qui remonte jusqu'aux cheveux, que je décroche le casque en me disant déjà qu'il ne va pas falloir tarder à réécouter cette pépite, un vrai grand disque américain comme on n'en entend plus trop.
Mon apprentissage de Popa Chubby ne fait que commencer, je suis à présent accro au gros bonhomme originaire du Bronx et vous invite fortement à en faire de même si ce n'est pas déjà fait. |