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The troubled sleep of Piano Magic  (Green Ufos)  janvier 2004

On ne s’attardera pas autour des anecdotes qui entourent la sortie de ce cinquième véritable album de Piano Magic, que ce soient les changements incessants du line-up pour épouser au plus près les ambitions musicales de Glen Johnson, ou les changements de label qui les font atterrir ici sur le très confidentiel label espagnol Green Ufos d’où une distribution avec peu de moyens (promotion bénévole en France par monopsone pour illustration).

Au final le disque est relativement difficile à trouver de ce côté des pyrénées (à ma connaissance on ne peut commander à la fnac que l’import japonais hors de prix… en même temps qui achète ses disques à la fnac… en même temps qui achète encore des disques, mais c’est un autre sujet beaucoup plus glissant).

Pour se limiter à l’essentiel, la question que dès lors le lecteur se pose légitimement revient à : compte tenu de l’effort à fournir pour mettre la main sur l’album, peut on pour une fois faire l’impasse sans état d’âme? Malheureusement non, l’album est véritablement excellent. On regrette de ne pas avoir pu le trouver au moment de sa sortie officielle en décembre, il aura fini sans un doute au pinacle du tradionnel classement de fin d’année. Un des tout meilleurs de Piano Magic, c’est dire !

Sur le dernier album Writers without homes, un titre se démarquait très nettementt du lot, le beau à pleurer "Music won’t save you from anything but Silence". Le nouvel album est ainsi plus passionnant dans son ensemble que le précédent notamment parce que l’on s’y perd moins et que les titres brûlants y sont plus nombreux. Vient en tête l’épique "Speed the Road, Rush the Lights" (que les fans ont déjà pu rencontrer sur un précédent EP ou en concert) dans ce que fait de mieux le groupe quand tour à tour il se confie et s’embrase. Une démonstration monumentale.

Ensuite les titres fabuleux se bousculent au portillon comme sur peu d’albums (même de Piano Magic) : "The End of a Dark Tired Years" un des hymnes les plus violents et noirs de la discographie du groupe, ou "Sainte Marie", qui entame le disque, classique et magnifique en toute simplicité, ou encore le spleen fragile du duo "The Toolbooth Martyrs"…

Au final c’est creux à dire mais chaque titre à sa vie propre et touche avec justesse. C’est même frappant cette bizarrerie qui fait que le groupe est parmi les meilleurs aussi bien dans son registre épique que dans ses morceaux plus tourmentés mélancoliques et assagis voire dans un format de chanson presque classique, et surtout que tout cela forme un univers homogène et intime à la grâce trouble. Un groupe unique, sans aucun doute.

Aux voix, Glen Johnson est sidérant de justesse, de retenue et de mélancolie habitée. En ce qui concerne la voix féminine je suis un peu moins convaincu par Angèle David-Guillou (Klima) notamment sur "The Unwritten Law" et "Comets" (dans une moindre mesure), dont l’interprétation n’est pas forcement ce qui s’associe le mieux à l’univers de Piano Magic, un peu trop neutre peut être par rapport à l’ambiguité et le trouble des morceaux. La vulnérabilité passionnelle de Glen Johnson à la limite de la chute mais sans emphase est arrivée quant à elle à une parfaite adéquation avec ses compositions. C’est peut être ceci qui fait qu’aussi peu de titres ici ne sont pas sidérants, à la différence là encore du précédent album un peu décevant à cause de certains tunnels fumeux. Tout est à sa place, dans un ordonnancement inédit mais naturel.

Certes il y a la tentation de croire que Piano Magic s’est enfermé dans un recette, tant ce son saturé de delays est reconnaissable en un instant, mais n’y croyez pas un seul instant : chaque titre reste une expérimentation et le groupe ne se reposera sans doute jamais sur son acquis (d’autant plus si les rumeurs se confirment qu’il s’agirait du dernier album du groupe) pour évoluer dans des contrées abandonnées dont ils établissent seuls la cartographie (cf. pochette).

Ainsi dans le cadre des expérimentations atypiques et réussies on trouve "Luxembourg Gardens". Une voix d’opéra annonce l’entrée d’une basse vombrissante et d’un arpège cristallin (lui typiquement "à la Piano Magic") sur laquelle un duo entre G. J. et A. D.-G. sombre et hypnotique s’installe entouré de nappes et tacheté d’explosions (mais celles-ci non "à la piano magic" si vous me suivez encore), un rendu opressant et possédé devant lequel on s’abandonne.

Dans le cadre plus large du renouvellement musical il faut aussi noter les petites touches "électronique" qui enrichissent les sons et font pétiller l’imagination sans dénaturer le charme fragile de la musique du groupe. Sincèrement cela en est étonnant ce que le disque est bon. Jamais égalé mais jamais copié, le groupe renouvelle un genre, qu’on s’ingénie à nous dire refermé sur lui même et moribond, en nous livrant un nouvel opus indispensable et rare.

Un album considérable d’un groupe qui mérite le mythe qui l’entoure.

 

 

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