Avec le printemps qui s’installe de par chez nous, les températures qui s’élèvent et l’heure d’été qui allonge nos journées, il ne manquait qu’une bande son pour compléter l’ensemble et souligner cet état de béatitude bienvenu. Voilà chose faite avec Anton Barbeau et son dernier album The Automatic Door.
Adulé outre-Atlantique (tout du moins sur la côte Ouest, voire à Sacramento), Anton Barbeau a à son actif plus d’une dizaine d’albums dans un registre folk tendance pop-psychédélique.
Et en effet, dès la première mesure (voire le premier temps) de la chanson qui ouvre l’album, on a compris de quoi il retournait. Un arc-en-ciel s’est matérialisé sur mon plafond, j’ai soudainement eu envie de cueillir les fleurs du jardin de mon voisin, de me mettre des rallonges dans les cheveux et des tee-shirts violets tout bariolés.
Anton Barbeau prodigue du Beatles psychédélique en toile du fond, du folk irrémédiablement et assume un côté bricolo en embuscade. En 12 morceaux pour légèrement plus d’une demi-heure, il entraîne l’auditeur dans un petit trip géographique et temporel, un california dreamin’ tout éveillé.
L’américain s’entoure pour l’occasion de Su Jordan qui harmonise judicieusement son chant, du guitariste des Soft Boys et de la section rythmique de Cake. L’ensemble produit une musique sixties lumineuse, chakra New Age avec des paroles en phase avec le concept ("You can move a mountain with your mind" ou "Who’s the pony now ?" pour ne citer qu’eux), et l’on passe allègrement du folk baba, chanson ritournelle, à de la pop rêveuse qui sait se faire power.
Le "peace and love" proclamé mort et enterré et les illusions que l’on croyait perdues à jamais ne le sont peut-être pas. Bouffée d’optimisme sans effet secondaire, The Automatic Door annonce résolument les beaux jours. |