C'est
sur "Close your eyes" et sa
ligne de basse digne du "Sweet Jane",
de vous savez qui, que Left nous accueille
sur My life of leisure, 1er album
autoproduit.
Left, duo composé de Anne-Laure Paulmont,
également bassiste de Temper
et de Fred Collay, batteur de Paloma,
c'est un son brut, issu d'un enregistrement live de lignes de basses
sur lesquelles ont été montés les voix et autres
arrangements (batterie, guitare essentiellement).
Cette méthode d'enregistrement fait la part belle à
la sonorité, la force de la basse en opposition à
la voix douce et posée d’Anne-Laure étant contre-balancée
de temps à autre par celle de Fred dans un style très
Teenage Fanclub.
Mais au delà de ce son brut bricolé sur un 8 pistes
du coté de Saint Etienne, c'est la délicatesse des
compositions qui frappe, comme sur le duo "Just
like the last time" sobrement accompagné d'une
mélodie à la guitare folk ou sur "Cool
down your anger" et ses choeurs discrets. Le très
élégant "I wish I didn't
love you so", petite pièce en forme de duo acoustique,
ne fait pas exception, suivi d'un "Brother
Bambi" sur lequel on entend tellement les doigts glisser
sur les cordes que ce bruit devient un accompagnement à part
entière donnant cette curieuse et agréable sensation
que le groupe ne joue que pour nous, là juste à coté...
Plus sombre, "Timber", sur
une ligne de basse quasi minimaliste et très répétitive,
laisse progresser, pendant les presque 5 minutes du morceau, une
voix lancinante et quelques notes égrenées qui n'est
pas sans rappeler des Labradford version psychédélique
s'essayant au chant.
Après "Big man's voice",
peut être mon morceau préféré, oscillant
entre rudesse de l'électrique et la douceur mélodique
des voix, Left reprend la ligne de basse du premier morceau pour
clore son album sur "162",
un tout petit morceau superbe, clin d'oeil définitif à
leurs aînés de Big Star.
Très influencé par le rock américain des 60's
/ 70's, même si cela est moins prégnant que sur les
compositions de Temper (la voix Lou Reedienne de JP
Montal n'y étant pas étrangère), Left
nous propose un fort bel album de "rock lo-fi" qui mériterait
une diffusion moins confidentielle et peut être une production
plus aboutie sans abandonner, bien évidemment, l’intimisme
dégagé par l’enregistrement quasiment live.
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