Après avoir sorti leur deuxième album en début d’année, les Stuck, comme on dit chez les djeun’s, partent sur les routes pour une tournée assez gigantesque. Ils sont précédés ce soir au Bataclan par I am un chien , qui mélange dans un pâtée peu convaincante rock et beats électro. Ils assurent néanmoins le spectacle pour que les Stuck déboulent sur scène dans une ambiance surchauffée.
Le Bataclan est donc blindé, et aux anges, pour accueillir ses chouchous. D’autant que ce n’était pas gagné puisque ce soir à Paris, on pouvait également aller aux concerts de Peaches, Birdy Nam Nam, Lily Allen…
Les Stuck avaient déjà sur album un excellent son garage assez brut ; on retrouve également cette touche sur scène, avec en point d’orgue l’excellente (et reconnaissable entre mille) voix de José, le leader-chanteur-guitariste.
D’entrée, les fans djeun’s sont à donf, forcément. L’atmosphère est étrangement assez intimiste avec un José qui parle beaucoup à son public entre les morceaux. Rares sont les titres lents : on notera surtout le langoureux titre "Zapruder" presque quasiment instrumental, présent sur le dernier album.
Mais forcément, c’est davantage grâce à leurs titres péchus que les Stucks excellent.
Surtout par leurs refrains/gimmicks repris comme un seul homme par l’assistance, les morceaux "Shoot Shoot" ou "Ouais" prouvent qu’il y a aussi dans le dernier album de quoi retourner le public. Manifestement, les Stuck savent intelligemment construire des tubes rock puissants et jouissifs, dans la lignée de groupes comme Kasabian.
Le titre "Toy Boy" est joué vers la fin du set : inutile de décrire l’ambiance dans le public quand celui-ci reconnaît les premières notes de ce désormais "vieux tube" inscrit dans les annales du rock français (même s’il est chanté en Anglais).
Forcément, dans la fosse, ça saute dans tous les sens l’index en l’air, mais ça slame pas des masses ; je m’attendais à davantage d’interactivité mais le public des Stuck est tout de même assez jeune et propre sur lui ; et puis on est pas en Angleterre, on est en France... Un mini envahissement de scène (près de trois djeun’s !) se produit vers la fin, entre deux morceaux, et José ne sait plus trop quoi dire. Pas de quoi faire venir la sécurité, ils entament finalement le prochain titre ensemble. "Utah", titre hyper-teenage du dernier album, est joué en rappel.
Au fait, je ne sais pas si le look de José est travaillé pour l’image, mais le fait est que son récurrent sweat à capuche qui lui camoufle la tête fait un peu tâche dans un monde garage-rock de djeun’s où règnent les chemises à carreaux et les coiffures pseudo en bordel étrangement toniandguyiennnes. Ok, ça fait un style ; on aime ou on aime pas. De toute façon, ce qui compte c’est le ramage, pas le plumage ; et José a vraiment un bel organe, surtout quand il s’égosille dans les aigus.
Le problème finalement, c’est peut-être seulement quand le groupe ne joue pas. Entre les titres, enthousiame de jouer ce soir et calembours teenages font forcément s’enthousiasmer les fans, mais ne font pas avancer la science.
Enfin bon, les Stuck peuvent maintenant compter sur deux très bons albums, et donc de nombreux titres aptes au live, leur permettant de partir en tournée internationale (c’est prévu). Ils peuvent ainsi défendre fièrement les couleurs de François le Français sans rougir de la comparaison avec les autres groupes anglo-saxons de djeun’s. |