Comédie
dramatique de Véronique Olmi, mise en scène de
Nelly Morgenstern, avec Raphaël Chevalier Duflot, Marie
Daude, Elsa Hamnane, Tristan Le Goff, Julien Leonelli et Elsa
Rozenknop.
Dans "Chaos debout", opus "théâtralement
correct" dont l'écriture a voulu puiser dans l'encre
tutélaire de Dostoievski et Tchekhov pour peindre la
société russe à l'aube du 21ème
siècle lors du conflit avec la Tchétchénie,
Véronique Olmi brasse avec la sensibilité dramatique
qu'on lui connaît les thématiques classiques de
l'histoire, la guerre, la vie, le temps qui passe et l'amour.
Au menu, le symbolisme du regard omniprésent de l'autre
avec l'appartement communautaire, le bégaiement de l'histoire
avec la babouchka de l'ère stalinienne, le militaire
revenu brisé de la guerre, le jeune voyou sans scrupule
qui va résolument de l'avant, préfiguration des
nouveaux riches russes, et une jeune ouvrière amoureuse.
Dans le cadre de la compétition pour le Prix Théâtre 13 Jeunes,
metteurs en scène, Nelly Morgenstern
assure un travail classique de mise en scène de bonne
facture qui repose sur un réalisme illustratif sans ambiguïté
ni surprise dans un décor de chiche cuisine communautaire.
La cuisine, centre des chassés-croisés existentiels
des personnages et symbole de la promiscuité ambiante
qu'elle a au demeurant voulu marquer davantage encore par l'insertion
d'une partition musicale volontairement fort présente
voire pesante. Il n'est pas évident que cela constitue
une bonne idée par rapport au texte et au déroulement
de l'intrigue qui procèdent par touches impressionnistes
d'autant que les musiciens jouent également des personnages
muets surnuméraires.
Les jeunes acteurs sont encore dans la composition et le spectacle,
qui démarre sous d'heureux auspices, a encore besoin
de temps pour atteindre sa pleine maturité. |