Texte
de Eddy Ghilain et Pierre Laroque, mise en scène de Jean
Patrick Vieu, avec Thomas Bousquet, Kristina Chaumont, Thomas
Hoff, Jonathan Hume et Nicolas Sorhaitz.
Dans le cadre du Festival Ca bute à Montmartre qui,
durant tout l'été 2009, hisse le pavillon du théâtre
de l'épouvante sur le Ciné 13 Théâtre,
la jeune Compagnie de l'Incartade, qui a déjà
à son actif trois créations réussies ("Les
visionnaires" de Jean Desmarest de Saint-Sorlin, "Psyché"
de Molière et "Périclès" de Shakespeare),
propose deux spectacles tirés du répertoire du
Grand Guignol placés sous le signe de la vengeance avec
"Le baiser dans la nuit" et "La loterie de la
mort".
Ce dernier entraîne le spectateur dans un salon de coiffure
qui n'aurait rien que de très banal s'il n'était
tenu par deux acolytes dont le comportement éveille immédiatement
les soupçons. Et à juste titre puisque tous deux
échappés d'un asile d'aliénés.
Un ex garçon coiffeur, dérangé du rasoir,
assiste un étrange patron, mari trompé et injustement
interné à la demande de son épouse, qui,
n'ayant pas digéré son infortune, a imaginé
une bien astucieuse méthode, comme l'indique le titre
de la pièce, pour identifier et trucider ses rivaux.
Sous la direction de Jean Patrick Vieu,
qui monte cette courte pièce à la manière
d'un conte noir loufoque, les deux principaux protagonistes
font merveille, le duo fonctionnant à la manière
du savant fou et de son fidèle Igor.
Jonathan Hume réalise une
composition d'idiot tout à fait remarquable, qui le rend
méconnaissable et Thomas Bousquet
est impressionnant dans le savant dosage entre la bonhomie empathique
et la détermination meurtrière délirante. |