En
2007, la représentation italienne à la Biennale
Internationale d'Art Contemporain de Venise a migré du
pavillon italien érigé dans les Jardins de la
Biennale vers le Tese delle Vergini dans l'Arsenal où
il accueillait deux artistes mis en résonance : Giuseppe
Penone, le pape de l’Arte Povera, sculpteur de l'intemporel,
et Francesco Vezzoli, vidéaste capteur de l'instant.
En 2009, pour la 53ème Biennale, le pavillon italien
qui s'est agrandi en annexant de nouveaux entrepôts, abrite
, sous la bannière "Collaudi
- Omaggio a F. T. Marinetti", une exposition conçue
sous le commissariat conjoint de Luca Beatrice
et Beatrice Buscaroli.
Les référents culturels italiens
Réfutant par anticipation les critiques éventuelles
tenant à la pluralité d'artistes choisis, les
commissaires précisent, utilisant même le terme
de "concept", qu'il ne s'agit pas d'une simple sélection
d'artistes mais d'une vraie exposition conçue autour
d'un thème spécifique, un thème en forme
de postulat qui veut que tous les langages contemporains des
arts dits majeurs aux nouveaux médias, trouvent leur
origine dans le futurisme.
Et un thème qui résulte de l'hommage à
Filippo Tommaso Marinetti initiateur théoricien du Futurisme,
qu'elles estiment être le seul mouvement d'avant garde
en Italie au 20ème siècle, mouvement né
en 1909 avec la parution du manifeste du Futurisme dans Le Figaro
dont le centième anniversaire est célébré
de manière internationale et notamment en Italie.
Un thème qui s'inscrit dans la cadre protéiforme
fixé par le directeur de cette 53ème biennale,
Daniel Birbaum, quand il évoque l'incontournable filiation
dans l'art.
En
clair, il s'agit donc des oeuvres "déclinatoires"
réalisées par une sélection d'artistes
de différentes générations qu'elles considèrent
comme des référents culturels.
Parmi les artistes consacrés, à l'entrée,
Gian Marco Montesano, avec son panneau
déroulant monochrome dresse de manière post-réaliste,
du Colisée à Mussolini en passant par Sophia Loren
et autres images italiennes iconiques, une iconographie du 20ème
siècle.
Autre
grande figure, celle de Sandro Chia,
peintre, sculpteur et graveur, figure majeure de Transavanguardia,
dont les toiles exposées comportent avec leur dynamisme
chromatique des références patentes et assumées
au Futurisme et au symbolisme chagallien.
Parmi les cadets, le très coté Luca
Pignatelli et ses tableaux-collages et le peintre figuratif
Marco Cingolani ancien séminariste
inspiré par le thème religieux détourne
avec humour les mythes avec "Il battesimo di Sherlock Holmes"
et "La stufa del papi".
Autre
mythe plus contemporain, James Dean, qui est au centre des monumentales
compositions picturales de Nicola Verlato,
peintre de la veine néo-baroque qui revisite le quattrocento
à la lumière d'un hyperréalisme spectaculaire et idéalisé
dans son diptyque "Beauty of failure" inspiré
du personnage incarné par l'acteur dans son dernier film
"Giant".
Style bien différent de l'art rugueux du sculpteur Aron
Demetz et ses hommes-arbres.
Le visiteur pourra également découvrir "Orpheus’s
dream", les "Swarovski vanitas" de Nicola Bolla,
sculptures allégoriques réalisées avec
des cristaux pour "créer un monde fantastique parallèle
au réel", le reliquaire artistique géant
en forme de trousse de secours des plasticiens-céramistes
Bertozzi & Casoni ("Composizione non finita"),
les
photographes Matteo Basilé et Giacomo Costa, et "Ludolandia",
la déclinaison néo-futuriste en néon du
thème de la danse cher aux futuristes, réalisée
par Marco Lodola.
Cette exposition collective de 20 artistes qui se partagent
l’espace démultiplié du nouveau pavillon
italien à la manière d'une foire d'art contemporain,
chacun ayant son stand ou son recoin, ressortit, n'était
sa dimension s'agissant du pavillon national du pays organisateur,
de la catégorie "Expositions monographiques, rétrospectives
et hommages" à la Biennale. |