Encore
totalement inconnu jusqu'à faire une session chez John Peel
et être découvert par 4AD, Cass
McCombs nous arrive tout droit des Etats Unis avec ce premier
album intitulé sobrement A.
Sobre c'est aussi le ton de la pochette. Si 4AD nous a toujours
habitué (plus ou moins) à de somptueuses pochettes,
celle-ci se démarque par son originalité inverse.
Un simple A en lettre d'imprimerie usée orne la pochette,
même pas le nom de l'artiste, sauf sur la tranche, et un autocollant
pour le rappeler collé sur la boite.
L'intérieur est à l'avenant, un dessin très
"anti-folk" orné des crédits manuscrits
et, fin du fin, une invitation à envoyer une enveloppe auto
adressée et affranchie afin de recevoir, par retour de courrie,r
... les paroles des chansons. Voilà une démarche à
mon sens encore assez inédite et rigolote ... mais rien n'indique
l'adresse postale en revanche...
Bref ! Venons-en au sujet de cette chronique qui concerne le contenu
de l'album de Cass McCombs.
Cass est donc un songwriter, un gars qui adore se torturer les
neurones dans sa chambre en pleurant et en sortir avec un carton
plein de paroles et de musique prêtes à mettre en boite.
Vous l'aurez compris, A est plutôt à ranger du coté
des Will Oldham ou Elliot
Smith que de celui des The xxxxx (chut chut pas de pub...).
Difficile cependant de comparer Cass McCombs à tel ou tel
autre chanteur. Sa voix fragile sur "I
went to the hospital" rappelant certains titres de Peter
Milton Walsh (The Apartments)
devient chaloupée sur "Bobby, King
of boys town" ou bien disparait presque derrière
la musique sur le plus rock 'n roll "Gee,
Good to be back home".
La musique aussi est à multiples facettes. Ainsi "My
pilgrim dear" mélange une batterie fanfaronesque
avec un riff de guitare léger digne d'un Red
House Painters ce qui donne une mélodie à la
fois calme et apaisante autant que grave alors que "A
comedian is someone who tell" me rappelle curieusement
(et cela n'engage que moi) Blonde Redhead
dans ses moments calmes ... doucement mélancolique.
Même si l'on regrettera peut être un manque de cohérence
entre les morceaux, A est un disque épuré, mélodique,
mélancolique et subtil, loin des grosses machines de la production
actuelle et c'est ce qui en fait le charme, cette fébrilité
dans la voix et la musique rendant le personnage autant que le disque
des plus attachants.
Quant à trouver une bonne raison d'acheter ce disque, il
suffit de commencer à l'écouter par la fin et découvrir
le sublime "My Master", sa
voix frêle et timide, sa guitare irésisitblement simple
et touchante qui nous ramenent tout droit au sublime Ocean
Beach des Red House Painters.
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