On aurait pu penser que le Fib allait être totalement annulé mais c’est mal connaître les équipes techniques de ce festival, qui ont effectué un sacré boulot durant la nuit et la matinée.
Cette journée est donc quelque peu reconstituée de toutes pièces, tout comme les toiles des scènes et des divers stands arrachés à cause de la tempête. Suite à la fermeture du gymnase, nous pouvons replanter la tente dans le camping.
A signaler que dans toute cette pagaille, les intéressants britishs de Foals annuleront leur prestation ; dommage. Lily Allen ne viendra pas non plus, pour cause (soi-disant ?) de maladie. Et bah, comme dit son charmant single : "Fuck you".
Je ne connaissais pas les Television Personalities. On m’avait juste dit que c’était un vieux groupe punk. De la formation originale ne reste apparemment que le leader-chanteur-guitariste, Dan Treacy (pas vraiment guitariste, en fait).
Ici, pas vraiment de côté punk énervé, mais des musiciens qui tentent de suivre un leader complètement à la masse. Mais c’est ça qui est bon ! Ce mec avait sombré dans la coke et a été en tôle. Cela me rappelle Arthur Lee, le chanteur de Love, qui était revenu (de la même manière) sur scène vers 60 ans et a eu le même genre de passif avant de trépasser.
Bref, Dan est totalement en dehors du coup, à moitié stone, désaccorde régulièrement sa guitare sans savoir la réaccorder, chante mielleusement, ricane tout le temps mais reste tout mignon avec son joli bonnet, son sourire à peine édenté et sa tête de coquin. Son bassiste lui parle même comme un papa essayant de gérer son bébé. Le public présent sur la petite scène Fib Club se prend au jeu mais semble assister au déjeuner des singes du zoo. M’enfin, c’était marrant.
20h : Deux projets irlandais jouent à peu près au même moment : Bell X1 (l’ancien groupe de Damien Rice) et The Mighty Stef (bon groupe rock country mignon tout plein).
Malheureusement, malgré les changements d’horaires, Maxïmo Park peut jouer aujourd’hui.
Le jeune public anglais présent sur la grande scène est content et chante en chœurs de soi-disant tubes comme "Our Velocity".
Je fuis et vais admirer Russian Red sur la scène Fiberfib, une charmante chanteuse pop-folk espagnole s’exprimant en Anglais ; beaucoup de fans présents et très bonne ambiance. Et le soufflé ne retombe pas car enchaînent après elle les Anglais plutôt folk-indé de The Wave Pictures, parfaitement dans l’ambiance pop folk vacances faisant se trémousser l’audience.
23h : J’essaie de connaître un peu mieux la grosse machine de Manchester Elbow, qui joue sur la grande scène ; mais rien à faire, la sauce ne prend pas trop pour moi avec ce type de groupe rock tendant acoustiquement et visuellement sur une variété emplie de bons sentiments.
0h : Un choix cornélien se pose : apprécier Peaches et ses excentricités rockélectroclash sur la scène moyenne ou sombrer dans la facilité et voir Franz Ferdinand avec 30.000 Anglais foufous sur la grande scène.
J’opte pour ces derniers car je vais revoir la canadienne fofolle sous peu. Un pote part se faire le live de Peaches et me confirme ensuite que le show était vraiment très bon, toujours assez drôle et que désormais elle tourne avec un groupe rock (sans omettre ses synthés et boîtes à rythme cheaps) : forcément très glam.
Les Ecossais de Franz Ferdinand font donc correctement leur travail, sans surprise : en gros, la foule ne s’arrêtera pas de se soulever et chanter les bras en l’air ; très impressionnant quand on se met sur les gradins à droite du public. Tous leurs plus gros tubes sont passés en revue, "Take me out" faisant toujours trembler la scène dès l’intro (que le groupe fait durer en live pour faire monter la sauce). Bref, facile mais efficace. Je sens bien les quelques mises en scène faites pour agrémenter le show (monter sur la batterie, sauter depuis un ampli…) mais Kapranos et ses sbires sont toujours sérieux et semblent toujours aussi heureux de jouer. Le final est peut-être un peu trop long, avec ses boucles de Moog Voyager, nouveau synthé intégré au groupe.
2h30 : Dans un genre plus électro, les 2 Many DJ’s vont eux aussi, forcément, foutre le feu à la grande scène. Ils sont donc ce soir aux commandes de leurs platines et également de samplers d’images. Tous les morceaux joués ont donc leurs représentations également diffusées sur les grands écrans derrière eux, et cela au moment où les titres rentrent dans le mix. Du beau boulot ; surtout que n’importe qui peut comprendre comment fonctionne cette machinerie grâce à des caméras placées judicieusement au-dessus de leurs têtes.
J’attendais tellement que les musiciens électros ou certains dj’s fassent comprendre ce qu’ils font ! Merci les 2 Many DJ’s ! (merci peut-être à d’autres, également…) Cette fois, le côté live est bien visible. Et quand l’électro devient visuelle comme le rock, la sensation d’usurpation est nettement moindre. Trop de groupes électro donnent l’impression de ne rien foutre sur scène (ce qui est parfois vrai) ou de passer un cd.
Bref, le résultat donne de gros tubes dancefloor remodelés façon 2 Many et agrémentés de pochettes de disques animées projetées sur les écrans. Les Chemical Brothers, Hot Chip, The Gossip, Michael Jackson… sont enchaînés de main de maître pour que la fête batte son plein. |