Bon, ok, le FIB est un festival fait par des producteurs anglais pour des Anglais et je m’attends toujours à une grosse machinerie promouvant le spectacle et la grosse ambiance.
Mais cette année, tout se perd : des panneaux interdisent le "crowd surfing" (slams), le programme et les horaires sont devenus pour la première fois payants (7 euros), et l’excellent journal du FIB (qui était édité et distribué le lendemain) a tout bonnement été supprimé.
De plus, les conditions climatiques dantesques perturberont énormément le déroulement du festival ; nous en reparlerons pour la journée du vendredi. Mais le Fib, c’est toujours de la bière, du vomi, des Anglaises pomponnées, trois scènes et un chapiteau servant de nightclub, et surtout de très nombreux artistes. En voici une large sélection.
19h : Les Irlandais de The Coronas commencent à chauffer l’ambiance de la scène Fiberfib en distillant leur sympathique rock pop sunshine repris en chœur par de nombreux compatriotes agitant leur drapeau national.
Pendant ce temps-là, les jumeaux londoniens de The Bishops officient sur la grande scène. Leur rock essaie d’envoyer du bois pour bien débuter les festivités de la nuit mais la sauce prend assez moyennement malgré tous les efforts du chanteur-guitariste.
Dès le début du show, durant les solos de guitare, il sert les dents et se fléchit sur ses genoux comme s’il s’affairait à une tâche ultra difficile. Sympathique mais je ne sais pas à quel degré prendre ses mimiques.
Ne pouvant me retenir de rire, je file voir No Reply sur le scène Fiberfib. Ce groupe jazz-swing-ska espagnol assurera une prestation étonnante pour ce genre de festival peu habitué à ces sonorités, mais qui fit son petit effet, vu la foule assez conséquente ondulant au son de leurs cuivres.
De retour sur la grande scène, j’écoute la pop sunshinogarage de The View : le jeune groupe écossais sait assurer une ambiance à la fois cool et sympa. Dans un genre assez proche, ils sont suivis par les Mystery Jets : ces deux groupes préparent parfaitement le terrain pour les deux frères Mancuniens qui vont suivre sur cette scène.
21h : c’est l’heure des Naïve New Beaters. J’essaie de faire un peu de rimes humoristiques pas terribles car le show pseudo-comique douzième degré du trio français le plus fashion du moment est, à mes yeux, plutôt faible. Faiblesse également des sons déclenchés par leur sampler ; il n’y a même pas un petit côté cheap avec un grain particulier : ça sonne très banal.
Et malgré une présentation visuelle elle aussi décevante, le groupe se démène suffisamment pour faire pas mal danser la petite scène Fib Club. Usurpation ? Mais à mon avis, mieux vaut écouter l’album un peu bourré à une soirée entre potes, ou alors écouter la pub Nokia dans lequel on entend leur single "Live Good". Suivent ensuite les Espagnols de Los Coronas ; intéressant groupe de surf guitar, type de son un peu trop rare dans les festivals.
23h : La grande scène est désormais archi-comble pour Oasis. Les frères Gallagher entament leur concert dans une ambiance indescriptible où les gobelets de bière arrosent davantage la foule que les gosiers.
Le début est un peu décevant car c’est toujours le même. Il y a trois ans, lors de leur dernier Bénicassim, Oasis a enchaîné les mêmes trois premiers titres…
Pas mal d’interruptions parsèment ce concert : des Anglais bourrés sont montés sur un système d’enceintes et Liam Gallagher se fait même ambassadeur du service d’ordre pour leur demander de descendre sous peine d’arrêter le show. Liam s’arrête une seconde fois, pendant "Wonderwall", mais je n’ai pas vraiment compris ce qu’il s’est passé ; a priori un problème de son. Il semblait énervé donc le groupe s’arrêta puis repris le morceau dès le début, trois minutes plus tard. Bref, comme d’hab, des dizaines de milliers de personnes chantent à tue-tête "Don’t look back in anger" ou "Champagne Supernova" (émaillé d’une coupure de son totale pour le public pendant 30 secondes sans que le groupe ne s’en aperçoive). L’ultime titre sera leur cover de "I am the walrus" des Beatles. Donc, une grosse ambiance, un son pas terrible émaillé de soucis, un Liam saoulé peu convaincant… mais comme les Anglais considèrent Oasis comme des dieux vivants (le public est toujours à donf), ça passe quand-même.
Pendant ce temps-là jouaient sur la scène Fiberfib le très intéressant groupe new-yorkais The Walkmen ; mais je me suis encore fait piéger par la foule présente pour Oasis : impossible de traverser la grande scène pour checker un autre concert. Ca m’apprendra à mater les groupes de stars en me la pétant dans l’espace presse… J’espère seulement que le faible nombre de festivaliers ayant fait l’impasse sur les Mancuniens ont apprécié les mélodies "indé-chirantes" des Ricains.
Les vieux Gang of Four viennent tout juste de commencer sur la scène Fiberfib. Leur punk dansant avec basse rebondissante fait groover pas mal de monde notamment sur le tube indémodable "Damaged goods".
Les Ecossais de Glasvegas enchaînent sur la grande scène, dans un registre frôlant le pop-variétés pas à mon goût et seront suivis par We are standard (rock électro dansant).
Les djs Four Tet, Justus Jöhncke et surtout le mythique producteur de Détroit Kevin Saunderson s’occuperont de la partie purement électro, pour la nuit. |