Le
Musée de Montmartre, sis dans la plus ancienne demeure
du quartier, puise de nouveau dans ses collections permanentes
pour proposer une balade à la fois historique et artistique
dans le 19ème siècle aux beaux temps de la Butte.
Pour prendre la mesure de ce que fut la renommée de
Montmartre, l'exposition "Aux
grandes heures de Montmartre" est séquencée
en 4 temps, du temps des privilèges au temps de la Bohême
en passant par le temps des cerises et le temps de la fête.
Par ailleurs, elle propose 3 focus avec le couple terrible
mère-fils qui avait son atelier rue Cortot, Suzanne Valadon
et Maurice Utrillo, les 120 ans du plus célèbre
cabaret du monde, le Moulin Rouge, et une sélection de
la collection exceptionnelle d'affiches du musée.
La Belle Epoque de Montmartre
Sur trois niveaux, l'exposition retrace l’histoire de
la Butte Montmartre, village annexé par Paris qui devint
le creuset de la Commune, qui conduira à l'édification
de la basilique du Sacré Cœur, avant de devenir
le lieu de prédilection des fleurs de bitumes, des jeunes
artistes "modernes" et des "chahuteuses"
du cancan qui animent les estaminets, les bals et les cabarets
dont les noms sont universellement connus tels Au Chat Noir,
Le lapin agile, le Mirliton ouvert par une figure emblématique,
Aristide Bruant, Le Moulin de la Galette, le bal du Moulin Rouge
et le Divan Japonais.
Exposition
éclectique, elle présente à la fois la
cloche de l'ancienne abbaye, une collection prestigieuse de
la renommée porcelaine de Clignancourt et la fameuse
robe-serpent de la danseuse Jane Avril.
Et puis, la collection exceptionnelle d’affiches du musée
permet de prendre la dimension artistique de cet art graphique
qui acquit ses lettres de noblesse dans le Montmartre de la
fin du 19ème siècle avec sa concentration de lieux
de divertissement et la présence de nombreux artistes
qui y avaient élu atelier.
Parmi
les peintres devenus des affichistes cultissimes, les pionniers
Jules Chéret, qui substitua
à la réclame grossière l'affiche artistique,
avec sa figure archétypale de la femme pétulante
et sa pétante gamme quadrichromatique et Théophile-Alexandre
Steinlen, dessinateur au Chat noir qui affectionnait
les chats, et le novateur Henri de Toulouse-Lautrec
avec l'expressionnisme vigoureux de ses affiches-aquarelles
qui immortalise les figures devenues emblématiques de
La Goulue, d'Aaristide Bruanujh
La sélection présentée permet également
d'apprécier l'inventivité et la diversité
des styles qui coexistaient, par exemple avec les affiches de
Toulouse-Lautrec, Jules Grün
et Charles Lévy pour le cabaret
le Divan Japonais et qui rencontreront un beau succès
tant populaire qu'un engouement des collectionneurs au point
d'avoir son salon, "Le Salon des Cent" créé
en 1894.
Des
affiches flamboyantes d'un Montmartre festif et animé
qui tranchent de façon radicale avec les rues blanches
et désertes du Montmartre vu par Utrillo.
Enfin cette exposition s'inscrit dans une périple muséal
parisien en 3 étapes qui met Montmartre à l'honneur.
En effet, la Pinacothèque de Paris présente l'exposition
"Valadon-Utrillo" et, à quelques encablures,
le Musée des Arts Décoratifs propose l'exposition
"Hommages à Toulouse-Lautrec affichiste". |