En attendions-nous trop de Craig Walker ? Devions-nous en attendre trop d'ailleurs et exiger de celui, dont le principal fait d'armes a été d'être la voix de Archive, d'aller au-delà de ce qui nous avait séduit dans ce groupe ?
L'experience Birdpen, autre échappé du groupe, prouve qu'il est bien difficile de se renouveler sans qu'il soit pour autant impossible de bien faire.
Alors est-ce que l'irlandais, par ailleurs leader des (peu connus) Power of Dreams, a su se dépasser et faire ses preuves avec ce premier album solo ? Pour avoir écouté sa jolie collabotation sur le premier album de Fitzcarraldo Session, on pouvait se demander si le destin de Craig Walker n'était pas d'être le chanteur d'autres groupes plutôt que de la jouer solo.
Et les craintes n'étaient pas vaines car Craig Walker en solo perd de son charisme, l'ambiance si forte qui était présente chez Archive s'efface au profit de chansons trop propres, produites impeccablement mais auxquelles il manque la profondeur voire la noirceur que l'on espérait. Il faut le dire, on s'ennuie souvent sur ce Siamese.
Pourtant, de bonnes surprises parsèment l'album comme le triplé "Photograph", "Bright lights" et "Tired heart", qui tiennent l'album à bout de bras mais font passer pour encore plus mièvre les ballades gentiment poppy qui parsèment ce disque. "Photograph" avec ses chorus dignes de la grande époque du shoegazing est le tube incontestable de Siamese. Les deux autres, electro rock, reflètent ce que l'on aurait aimé sur l'ensemble du disque : de l'electro rock énergique, un peu noir et tubesque. Alors quand arrive à la suite de cela le mièvre "Blackout" aux airs de Coldplay en manque d'inspiration, il ne reste qu'à suspendre l'écoute et se repasser en boucle les trois titres précédents, courts moments de grâce d'un disque à côté duquel son auteur est passé, pas si loin pourtant, de là où nous l'attendions.
Un album qui laisse sur sa faim donc, et fait espérer que Walker rejoigne à nouveau une formation qui saura exploiter son talent mieux qu'il ne le fait lui-même. Dommage surtout que le potentiel n'est pas négligeable. |