Comédie
dramatique de Ferenc Molnar, mise en scène de Jean-Philippe
Morin, avec Ariane Brousse, Lisa Crespi Casarola, Bérangère
Delobelle, Jonathan Nicolas, Elise Touchon Ferreira, Camille
Weale, Clotilde Kullmann, Louise Rebillaud, Adrien Conrad, Aurélien
Gomis, Régis Bocquet. Musiciens : Louise Sutton Sharp,
Jerome Nicol, Alexandre Hélican, Thomas Lucet et Antonin
Dureuil.
Le Festival Premier pas, reçu au Théâtre
du Soleil, a dressé son chapiteau rouge et or aux abords
de la Cartoucherie de Vincennes, au pied du manège.
"Liliom ou la vie et la mort d'un vaurien" de Ferenc
Molnar se présente comme une légende de banlieue
en sept tableaux.
Qui y a -t-il à la périphérie des villes
? Les indésirables, les gens de peu , les cirques et
ses saltimbanques, les guinguettes et leurs publics de domestiques
et d'hommes de force... et les lignes de voies ferrées,
avant-goût d'un ailleurs, d'un rêve qui n'est pas
à leur portée, comme ce rêve de fortune
en Amérique.
Liliom est la petite vedette du cirque Muscat. Homme sans
passé, il se plaît aux contact des jeunes bonnes
sur les manèges de Madame Muscat. Et pour l'obstination
de l'une d'elle, il quitte la ronde incessante du manège.
Se perdra-t-il loin des bras de la patronne, de l'orgue de barbarie
et des amourettes faciles ?
Et Julie, la jeune bonne, qu'obtiendra-t-elle de ce saltimbanque,
dont les rêves le dépassent? Il n'a pas assez de
mots pour elle, il ne saura jamais lui dire son attachement.
Sa langue ne s'est pas faite à la romance. Elle ne connaît
que le jeu, la nostalgie et les coups fourrés. Le conte
de Ferenc Molnar vire au drame, pour rebondir peut-être
vers la rédemption.
La Compagnie des Gobes Lune met toute l'énergie de sa
jeunesse au service du conte et crée à travers
les chansons et la musique l'univers du cabaret. Jonathan Nicolas
(Liliom) et Camille Weale (Julie) jouent ce couple d'enfants
maladroits avec justesse et sincérité.
On regrette cependant que la mise en scène de Jean-Philippe
Morin reste en deçà du conte et du caractère
onirique de la pièce. Accentuer davantage sur le mouvement
circulaire du manège, sur l'ambiance du cirque tzigane
et ses tours de passe-passe aurait apporté à la
pièce un côté ludique qui n'est pas ici
suffisamment appuyé. Le spectacle n'en est pas moins
agréable. |