Bien
que nés en 1991 à Glasgow, les Nectarine
N9 n’ont rien du gentil et du policé de leurs
voisins de palier : les Belle & Sebastian
ou Teenage Fan Club.
Eux sont plus simplement un peu dingues… (des gens qui ont
écrit "This Arsehole's Been Burned
Too Many Times Before" ne peuvent pas être tout
à fait normaux).
The Nectarine N9, c’est du talent, de la naiveté
et tout ca brille avec une spontanéité et une évidence
qui rappelle l’élan irrésistible du vieux T.
Rex. En particulier les titres "I Love
total Destruction" ou "I am
the Sky", qui savent retrouver l’attitude du beau
Marc Bolan, roi du cool : de belles
mélodies, une voix envoûtante et, autour, un extravagant
chaos psychédélique…
Comme Bolan, Nectarine N9 trouve naturellement, c’est-à-dire
sans faire d’efforts, sa place au côté des plus
bizarres, des plus frappés, décalés, abreuvés
aux alcools forts ou hallucinogènes : les Beefheart,
13th Floor Elevator, Electric
Prunes, Velvet pour les vieux,
Fall, Pavement,
Flaming Lips pour les plus jeunes. Mais
tout cela évite pourtant les écueils nostalgiques
ou respectueux des ancêtres. Le groupe invente son psychédélisme
perso comme si 1967 n’avait jamais existé.
Ses morceaux instrumentaux retrouvent le désordre créatif
de Beefheart comme personne n’avait jamais osé s’y
frotter mais sans hésiter à y méler les influences
de désaxés plus modernes, Beck
entre autres.
Superbe album – leur septième – avec une personnalité
débordante. Tous les ingrédients sont présents
pour un superbe flop commercial et un statut culte ...dans une quinzaine
d’années.
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