Comme ça tout de suite à l'écoute de ce deuxième album, je me suis dit qu'il était bien dommage que ce jeune groupe dans lequel nous avions mis pas mal d'espoir, l'an dernier, à la faveur d'un remarquable premier album se contente de nous ressortir un an plus tard le même disque.
Mais il y a pourtant des différences de taille. La première venant de la production, plus propre et donnant plus d'espace au son du groupe. Ainsi ce qui passait sur le premier album pour un son roots bricolé avec les moyens du bord est désormais canalisé et affirme l'identité sonore du groupe.
Les chansons en elles même bénéficient aussi de l'effet "deuxième album" et sans révolutionner aucunement le savoir faire du trio, on sent des compositions plus abouties et cohérentes entre elles (trop même peut-être au point de craindre parfois une certaine repetitivité).
Ce qui ne change pas en revanche, c'est ce drôle de mélange country folk avec des mélodies sautillantes et habitées par la voix tellement particulière de Pete Quirk. "Summer Light" entame le disque avec un air de déjà entendu donc. Jeu de guitare caractéristique mais sans surprise, rythmique discrète mais omniprésente et montée en puissance discrète annonce la couleur. La suite ira crescendo au point que finalement chaque titre parait être la continuité du précédent. Ainsi "Leap" continue le travail avec une montée en puissance de la rythmique, très nerveuse et l'apparition d'autres instruments comme l'harmonica notamment tandis que la guitare continue d'égrener ses accords désormais catactéristiques du groupe.
"At the cut" flirte avec l'énergie chamanique de 16 horsepower, tendu, puissant et sincère. "Shrine" continue dans ce sillon droit comme un i alliant minimalisme et rigueur sur des compositions sans artifices qui vous prennent à bras le corps, à bras le cœur même tant la musique de The Cave Singers est viscérale. Jusqu'au boutisme musical qui, d'ailleurs, ne manquera pas d'en agacer bon nombre qui en resteront au premier album voire même qui auront déjà renoncé avant même d'avoir essayer de pénétrer l'univers de ce trio aux chansons atypiques et hors mode.
Mais pour les fidèles, nul doute que les banjos, harmonica, ces percussions faussement rudimentaires et la voix qui s'affirme définitivement comme une des plus intéressantes actuellement accompagneront leur chemin sur ce Welcome Joy, même s'il a des allures de disque bonus au premier album.
"Bramble" qui ferme prématurément ce trop court disque a d'ailleurs des airs de déjà entendu même si des frissons vous parcourent encore à son écoute mais les Cave Singers sont attendus au tournant et le troisième album devra proposer son lot de surprises si le groupe veut vraiment s'affirmer et ne pas risquer de lasser son public avec une recette peut-être déjà un peu trop bien huilée. |