Ce cri poussé il y a de nombreuses années par le chanteur Christophe, est le titre du dernier roman de Marco Koskas. Ce dernier, ancien pensionnaire de la Villa Medicis, ayant derrière lui trente ans d’écriture, nous livre ici un roman narrant l’histoire d’une femme disparue de son village de Corse à l’âge de treize ans, et qui y revient, trente-sept ans plus tard pour y mourir dans un accident de voiture. D’une jeune fille riche, la fille de l’accidentée, qui finit en prison, de son ex, as raté de la finance.
Toute l’histoire tourne autour de ces trois personnages, ou plutôt des ces trois caricatures, c’est bien le terme qu’il faut employer ici. Ils n’ont aucune consistance, ou du moins elle sonne tellement faux, que le livre en perd tout intérêt.
Pourtant cela semblait bien commencer, l’écriture est précise, quelque fois très bien menée, mais au fil de la lecture, les personnages et les situations finissent par être beaucoup trop extravagants. Certains passages sont extrêmement franchouillards, en ce sens que l’auteur prend un certain plaisir à faire passer la police et la justice, pour de fieffés imbéciles, lourdauds et rois de la bavure en série. Cela finit par être très énervant, n’ajoute rien au développement de l’histoire et est, encore une fois, trop caricatural.
La description du monde de la finance souffre aussi de quelques raccourcis, d’autant plus qu’avec les événements de ces derniers temps, on sent comme une revanche sournoise sur l’actualité. La "pauvre jeune fille riche" écervelée et inconstante n’a pas de relief, et on est presque content qu’elle passe par la case prison. De même que sa mère, celle autour de qui s’articule toute l’histoire. Il est difficile d’expliquer plus avant, sans révéler des parties de l’histoire, qui nuiraient à la lecture de ce roman, mais les divers rebondissements, s’imbriquant hasardeusement les uns dans les autres, ne sont que peu crédibles sur la longueur.
Je n’ai certainement pas saisi l’envie de l’auteur, peut-être m’attendais-je à autre chose. En tout cas, ce livre ne m’a pas marqué outre mesure et c’est dommage, je le répète encore, il y a parfois de très bons passages, des idées intéressantes, mais l’ensemble n’a eu que peu de prise sur moi. Si quelqu’un pouvait me conseiller un autre roman de Marco Koskas, je suis preneur, ne connaissant pas l’auteur avant ce roman, je suis sincèrement persuadé de passer à côté de quelque chose. En tout cas, ce n’est pas avec Aline, pour qu’elle revienne, qu’il faut commencer pour découvrir cet auteur. |