Seul en scène écrit, mis en scène et interprété
par Maria Cassi.
Le Théâtre du Rond-Point reçoit régulièrement
des spectacles transalpins montés par des artistes hors
normes dont l‘univers secoue résolument les conventions
du théâtre. Après Pippo Delbono, Spiro Scimone,et
Emma Dante, pour ne citer que les derniers en date, voici Maria
Cassi dans "Crepapelle", un seul en scène hypervitaminé
branché sur haut voltage.
Comédienne, auteur, metteur en scène, directrice
de compagnie et directrice du Teatro del Sale à Florence,
dont les références pour le registre du comique
vont de Chaplin à Benigni en passant par Tati et Jerry
Lewis, se montre ici comme un croisement de clown fellinien
et de personnage cartoonesque pour raconter sa passion pour
Paris.
Usant du parallèle avec le triangle amoureux, Maria
Cassi, indéfectiblement attachée à sa ville,
Florence, comme à un mari qu’elle ne quittera jamais,
est cependant inexorablement attirée par la capitale
française, comme par un amant qui justifie ses régulières
escapes parisiennes. Comme toute femme amoureuse sous influence,
elle a tendance à être sous influence et enjolive
un peu sa vision parisienne dans les parallèles avec
le quotidien florentin. Mais ce ne sont pas les français
qui s’en plaindront et l’exercice implique que le
trait soit un peu forcé.
Sans qu’il s’agisse de mime, le spectacle repose
essentiellement sur le comique visuel et la communication non
verbale qui passe par les gestes et les mimiques, la dame ayant
le sens de l‘observation et de la caricature et surtout
un véritable visage en caoutchouc. Le problème
de la langue ne se pose donc pas. En retenant le rythme musical
des langues et les intonations qui sont souvent universelles,
Maria Cassi enchante et surtout fait rire de manière
jubilatoire.
Les français un peu pincés et moins démonstratifs
que les florentins, les délicieux moineaux titis parisiens
contre les monstrueux et voraces pigeons italiens, l’attraction
des grands magasins et la tour Eiffel lui inspirent des scénettes
hilarantes auxquelles il est difficile de résister. |