Alors que la carrière de Nirvana est déjà terminée après l'ultime révérence de Kurt Cobain, sort, en ce printemps de 1994 le premier album d'un autre groupe de Seattle, Sunny Day Real Estate. Comme pour reprendre le flambeau, les quatre jeunes gars signent eux aussi sur le label Sub Pop, qui a permis à Nirvana d'emmerger, mais aussi à Mudhoney à la même époque et quelques autres, il suffit de consulter le back-catalogue de Sub Pop pour s'en convaincre. Mais le rock de Sunny Day Real Estate a quelque chose de différent, qui tient en trois lettres, depuis pas toujours très bien connotées : emo.
Car l'émo a eu ses lettres de noblesse avant d'être malmené à toutes les sauces et sans doute que ce groupe y est pour beaucoup.
Ainsi donc la recette est simple, un rock entre grunge et indé limite College Radio, une voix touchante émouvante et romantique, un sens de la mélodie certain et de l'énergie à revendre.
Et dans le genre, nul doute que malgré la brève carrière de Sunny Day Real Estate, leur œuvre s'impose comme un référence et notamment ce premier album qui se voit donc réédité pour ses 15 ans. Occasion rêvée pour ceux qui n'aurait pas encore ce disque de se le procurer, tout beau tout neuf et plein de bonus. Car des titres comme "Seven" ou "In circles" sont indispensables dans toute bonne discothèque aussi certainement qu'un Nevermind.
Et 15 ans plus tard, la voix de Jeremy Enigk du haut de ses 20 ans fait le même effet qu'à l'époque, maîtrisant autant l'intensité de ses hurlements que la douceur de ses chuchotements.
On trouvera dans Diary, les éléments d'un grunge mort avec Nirvana et quelques signes d'un post-rock qui sort de l'oeuf. Étoile filante du rock, Sunny Day Real Estate se sont séparés après un second album, LP2, disponible également en réédition et quelques autres tentatives plus anecdotiques. Qu'importe, Diary et sa non moins fabuleuse pochette sont là pour témoigner. Le rock emo, qu'est-ce que c'est bon quand c'est bien fait ! |